Pieuvre de Valérie Canat de Chizy

La « pieuvre » a retenu dans le noir, le silence de la mer, celle que la surdité a isolée du monde dès l’enfance. Dans un récit sobre et poignant, Valérie Canat de Chizy décrit en de courts chapitres la solitude douloureuse que lui a réservée ce monstre : « La pieuvre me hante. Elle occupe tout l’espace, me plaque contre ses tentacules, m’immobilise. »

Pieuvre.jpg

Dans cette bulle qui est prison, « les yeux s’écarquillent, agrandissent l’effroi des mots tus ». L’autre, si proche soit-il, est souvent vu comme un agresseur, un « prédateur potentiel ». Mais il arrive que cet espace apparemment hostile dévoile un endroit où se réfugier, hors de toute atteinte néfaste. C’est « l’antre du poème », qui laisse entrevoir la lumière, un lieu où le désir d’aller vers le monde grandit et fait grandir, où il est possible de « bâtir une passerelle entre le dedans et le dehors », où trouver un apaisement.
Les passerelles sont de plus en plus nombreuses, comme le révèlent les livres de poésie déjà  publiés par Valérie Canat de Chizy, qui avoue : « Parfois mon ciel s’illumine et déverse une pluie d’étoiles ».


Un témoignage d’une grande force, dérangeant, intense.

Marie-Ange Sebasti

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés