Chroniques cinéma « Comme un avion » et « Contes italiens »

«Comme un avion »
De Bruno Podalydès

Avec B. Podalydès, Sandrine Kiberlain Agnès Jaoui.

Comédie française. 2015.

«Contes italiens »
de Paolo et Vittorio Taviani

Avec Riccardo Scarmacio, Jasmine Trinca

Drame italien 2015. 1h55

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Deux films « évasion » à  5 siècles de distance à  propos de personnages emportés par les tourments de la vie. Si le 1er apparaît comme une douce évasion un peu légère, le second emprunte le genre du « conte » pour aborder des sujets graves : l’amour, la mort, avec brio et de grandes qualités visuelles.

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Dans « Comme un avion » Michel (Bruno Podalydès), la petite cinquantaine, est infographiste à  Paris. Pas toujours inspiré, il rêve de voyages en avion et découvre un jour la similitude des fuselages des aéroplanes avec le kayak. Rapidement acheté, l’objet va devenir l’objet de ses nouvelles envies : larguer les amarres. Et le voilà  parti non sans mal, sur un cours d’eau d’Ile de France. Mais très vite, il doit faire face aux contingences matérielles : où se loger ? Il accoste un soir près d’une guinguette tenue par une jeune veuve pleine de vie (Agnès Jaoui) aidée d’une bande de « clients » qui l’aident en dilettants. Notre héros au fil de l’eau va se laisser séduire.

C’est léger, un peu longuet, sans but précis sinon une invitation à  « glander ». Bruno Podalydès qui signe aussi la réalisation ne lève jamais vraiment l’ancre de son kayak. D’ailleurs, il finit sa première semaine de périple dans un fossé humide près d’un super marché ! Il tenait pourtant un sujet dans l’air du temps (tout quitter pour vivre autrement), mais ne l’a pas assez nourri, s’est laissé porter par l’ambiance, la musique de Moustaki, de Baschung. On sirote un petit apéro. On aurait aimé un vent et un vin qui décoiffent d’avantage!

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La gravité est en revanche au rendez-vous du dernier film des frères Taviani, « Contes italiens », auteurs du film Padre Padrone, Palme d’or à  Cannes en 1977. La aussi, rupture des héros avec le quotidien : celui de Florence, au XIVème siècle atteinte par la peste. Pour fuir l’épidémie, dix jeunes étudiants (garçons et filles) se réfugient dans une superbe maison en Toscane. Au menu de cette quinzaine hors du temps : se raconter chaque soir une histoire. Le film des frères Taviani s’inspire du Décaméron de Boccace mais ils en font un film lumineux et profond en abordant dans chaque conte raconté et mis en images, les thèmes de l’amour et de ses affres sous toutes ses formes, en donnant aux femmes la part centrale de l’œuvre.

Les jeunes comédiens épousent les passions de leurs aînés de cinq siècles, ils évoluent dans une campagne nimbée de lumières printanières ou automnales, les costumes sont superbes, la musique à  l’unisson des sentiments.

On passe d’une histoire d’amour filial à  celle de nonnes aux prises avec les tourments de la chair, jusqu’à  l’amour éperdu d’un jeune comte pour une veuve.

Les frères Taviani font de ces « Contes italiens » une ode à  la vie, à  l’amour, à  la jeunesseA quatre vingt ans passés !

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