Chroniques cinéma- « Belles familles »

de Jean-Paul Rappeneau

avec Mathieu Almaric, Marine Vacth, Nicole Garcia, Gilles Lellouche, André

Dussollier Français 2015. (1h53).

Chroniques cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une histoire d’héritage et d’imbroglio familial portée par la virtuosité cinématographique de Jean-Paul Rappeneau. C’est léger, agréable à  regarder mais on reste un peu sur sa faim quant à  l’originalité de l’intrigue et l’analyse des caractères.

On connait la qualité de metteur en scène de Jean-Paul Rappeneau avec des comédies comme « La Vie de château » ou « Le sauvage ». A plus de 80 ans, il réalisé son 8ème long métrage avec un enthousiasme conservé pour les films chorals et la façon légère d’aborder des thèmes graves.

« Belles familles », raconte l’histoire d’une famille confrontée aux tribulations de la vente d’une maison familiale. Jérôme, le fils parti en Chine pour fuir ce père indifférent découvre à  son retour passager en France que la maison n’est toujours pas vendue. Un litige avec la mairie et un promoteur immobilier (son ancien ami Grégori) ralentit la transaction.

De fil en aiguille, il va découvrir la seconde épouse de son père à  qui aurait dû revenir cette maison, sa fille (Louise) qui est, étrange hasard, devenue la compagne de Grégori.

Après de nombreux rebondissements, la vérité éclatera. C’est le frère de Jérôme, qui a subtilisé la lettre qui aurait fait de cette seconde épouse la propriétaire de cette maison familiale. Impossible pour ce fils bien trop attaché à  sa mère de consentir à  l’abandon de la maison

Jean-Paul Rappeneau a construit son film comme un film gigogne où les intrigues et les rebondissements s’emboîtent les uns dans les autres : chaque séquence ouvre une facette nouvelle du personnage ou de l’intrigue.

C’est aussi un film « en miroir » car les personnages vont tous deux par deux : Jérôme et son frère. Jérôme et Louise qu’il finira par séduire, Grégori et Jérôme, la mère et son fils, etc..

Tout finira bien puisque la maison reviendra comme le père l’avait voulu à  sa seconde épouse.
Et Jérôme pourra enfin faire la paix avec ce père lointain de même que sa mère ( Nicole Garcia) puisqu’elle rencontrera enfin cette « seconde épouse ».

Il faut toute la virtuosité de JP Rappeneau pour traduire en images ce maelstrom de situations et d’intrigues familiales. Les séquences s’enchaînent à  un rythme rapide, virevoltant. Les plans sont soignés, les images superbement cadrées. Mais à  la longue, la forme prend le pas sur le fond.

Au final, on retient de ce film très agréable à  regarder une morale : rien ne sert de vouloir tordre le coup au désir profond des personnes. La vérité des sentiments apporte seule l’épanouissement de chacun et la paix d’une famille, au-delà  des conflits, des volontés de garder pour soi ou de figer des situations affectives et familiales qui n’existent plus

Mathieu Almaric et la jeune Marine Vacth dominent un lot de comédiens tous justes et qui apportent à  JP Rappenau leurs talents confirmés pour cette comédie dramatique à  moitié réussie.

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