Chronique cinéma – Rosalie Blum

de Julien Rappeneau
avec Noémie Lvovsky, Kyan Khojandi, Alice Isaaz.
Comédie française. 1h35′

Une comédie attachante et pleine de drôleries sur la vie banale d’un anti-héros. Un jeu de piste original, plus sérieux qu’il n’y paraît avec de jeunes comédiens à  découvrir.
Un premier long métrage de Julien Rappeneau réussi.

C’est l’histoire d’un jeu de piste insolite et drôlement bien mené, raconté de trois points de vue différents. Vincent, le héros, traîne un quotidien insipide entre son salon de coiffure, son chat et sa mère. Pourtant sa vie va changer le jour où il croise celle d’une épicière qu’il pense avoir déjà  vue : Rosalie Blum. Ses journées, trop bien réglées, se trouvent chamboulées par la filature qu’il met au point pour savoir qui est cette femme mystérieuse et solitaire. Mais tel est pris qui croyait prendre car Rosalie a découvert le manège.
C’est maintenant la filature de Vincent par Rosalie que le réalisateur orchestre puis celle enfin que mène Aude, la nièce de Rosalie appelée à  la rescousse avec ses copines pour suivre Vincent. Des amies aussi étonnantes et fantasques que les deux premiers personnages.
Alors, de fil en aiguille, le film devient un étonnant chassé-croisé entre tous les héros du film car la question taraude toujours Vincent : Qui est Rosalie Blum et où l’a-t-il déjà  vue ?
La réponse inattendue sera donnée à  la dernière séquence, une belle trouvaille qui ré-embobine le film et nous le met en abîme. Serait-ce possible qu’une seule image vous marque à  jamais ?

Rosalie Blum est l’adaptation de la bande-dessinée du même nom créée par Camille Jourdy une dessinatrice lyonnaise, et parue pour la première fois en 2007. C’était une BD naturaliste aux décors et aux objets travaillés, aux personnages singuliers. Julien Rappeneau l’a adaptée en gardant cet univers proche de celui d’Amélie Poulain et des films de Depardon sur la France profonde. Des gens à  la vie banale, au physique passe-partout mais qui recèlent peut-être des secrets inavouables ou douloureux.

Le film se déroule à  Nevers, une ville ô combien provinciale mais pouvant cacher aussi des personnages drôles, secrets, excentriques, terriblement attachants.
Il y a de la poésie dans ce film, un regard bienveillant pour ces héros du quotidien, une façon très simple de dire à  quel point c’est bon d’être ensemble pour faire la fête.
La chute du film emporte l’histoire dans un autre registre et amplifie la qualité de ce 1er long métrage de Julien, fils de Jean-Paul. Bon sang ne saurait mentir

Tous les acteurs sont justes et donnent chair à  cette histoire de quête de soi. Noémie Lvovsky est égale à  elle-même et endosse le rôle plein d’humanité de Rosalie Blum.
Khyan Khojandy que l’on a vu dans la série de Canal+ Bref, (une pastille humoristique de 2′) est un anti-héros au regard de chien battu mais qui ne demande qu’à  être aimé. Anémone qui joue sa mère est acariâtre à  souhaitcomme dans la vie et la jeune Alice Saaz apporte un vent de fraîcheur avec ses amies et leur colocataire.. Sarah Giraudeau, la fille de Bernard, est désopilante.

Présenté en avant première au festival des Alizées à  Bron en janvier dernier en présence de Camille Jourdy, la dessinatrice et de Julien Rappeneau, le film a reçu une ovation du public.

Marie-Noëlle Gougeon

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19560448&cfilm=221612.html

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