Biennale d’Art Sacré Actuel

Biennale d’Art Sacré Actuel

Déambulation au coeur du Mystère

Béatrice Perrod-Bonnamour

Journaliste à L’Essor

Le 4 novembre 2017

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Pour la 11ème édition de la Biennale d’Art Sacré (BASA), accueillie à à l’église Saint-André dans le quartier de la Guillotière, 32 artistes ont planché sur le thème du Profond Retournement.

Etonnement, interrogation, émerveillement naissent face aux peintures, installations, sculptures, photographies…. des intervenants. Elles sont autant de facettes d’un univers créatif qui invite tout visiteur à cheminer vers le divin.

« L’art est sacré s’il rejoint mon coeur tourmenté et indécis, mais aussi s’il me sort de moi-même….. s’il opère en moi cette conversion, ce profond retournement que tout mon être espère », écrit Monseigneur Gobilliard, préfaçant le catalogue. Le Commissaire, Franck Castany, poursuit à propos de l’oeuvre créatrice: « Le profond retournement exprime déjà cette possibilité du créé, celle d’apparaître toujours dans un halo de nouveauté. Une chose n’est pas, elle devient sans cesse… ».

Immersion choc. Vous voilà invités à enfourcher les cylindrées de votre imaginaire Yamaha, Ducati Diaveil, Harley Davidson, pourquoi pas pour un pèlerinage à programmer. Ces « portraits » d’anciennes ou récentes motos dans le procédé de la « grisaille d’or », sont dus aux conseils éclairés de Frère François Cassingena-Reverdi de l’atelier d’émaillerie monastique de Ligugé.

Non loin, une dame aux rondeurs à la Niki de Saint Phalle, tout en jaune, danse au milieu de croix sur une terre sans vie, le regard levé vers le ciel. Curieuse installation signée Edith Mallecourt. Elle annonce que la joie est là-haut, mais aussi sur terre  dans l’espérance de la Résurrection.

Eau, Sang, Esprit

Espérance et foi en l’avenir traitées aussi par Arnaud Martin qui peint à l’acrylique un homme oiseau d’ombre et de feu, marchant sur des eaux profondes bleu-nuit.

Eau, Sang, Esprit, tel est le titre donné par Frédérique Lemarchand à sa vision christique, oeuvre picturale sur toile traitée selon des techniques mixtes. L’artiste a vécu l’expérience d’une mort imminente. Elle a vu « l’éblouissante lumière bleue à la sortie du tunnel », si familière à ceux qui sont revenus à la vie. Elle fait surgir la figure du Christ dans un halo de vibrations lumineuses or. Une ligne blanche étincelante verticale -peut-être un cierge reposant sur un parterre ensanglanté- partage en deux le visage de l’Homme-Dieu figurant sans doute le Père et le Fils, réunis dans la force de l’Esprit. On devine l’image de la Résurrection.

On chemine à travers parfois d’étranges découvertes. Des oeuvres détournées. De la récupération d’objets usés, abandonnés sur banc de sable à travers d’étranges découvertes, nous rappelle la vocation de tous chrétiens pour l’écologie de la terre.

On arrive dans le choeur où se répondent en écho trois silhouettes de Fernand Greco, en métal, aux lignes épurées figurant sans doute la Trinité. Les sculptures se profilent sur un monumental triptyque à l’acrylique. Alexandra Arod, quant à elle, signe cette peinture où l’on voit un homme tirant de l’ombre un frère perdu.

Plus loin, Simone Mayer par ses sculptures en Terra Cotta ou bronze, évoque ces Femmes en marche à tous les âges de la vie, jeunes femmes enceintes ou portant leurs bébés, femmes malades ou courbées par l’âge. Toutes avancent faisant front aux malheurs, confiantes en Dieu. Marie, la femme sublimée, est là debout au pied de la Croix. Exemplaire. Bien sûr, l’on pense à toutes ces mères qui fuient leur pays ensanglanté par les guerres, les famines….conduites  par cet « Evangile supérieur, celui de la souffrance », selon Saint Jean-Paul II.

L’image de Marie se dessine dans de nombreuses oeuvres que l’on aime. Elle apparait dans diverses factures, sculptée, peinte, ou traitée en pâte de verre -quand les femmes des trois religions monothéistes prient-, et naturellement représentée dans l’or fin des icônes.

Une visite s’impose à l’église Saint-André.

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Eglise Saint-André

17 rue de Marseille – Lyon – 7ème

Jeudi, vendredi, samedi, dimanche de 15 h à 19 h

Jusqu’au vendredi 1er décembre 2017

Pour marque-pages : Permaliens.

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