Chronique cinéma – Spotlight

de Tom Mc Carthy avec Mickaël Keaton, Marc Ruffalo
Thriller américain. 2015 2h05mn.
6 Nominations aux Oscars.

Une enquête journalistique sur un scandale d’actes pédophiles commis par des prêtres de la ville de Boston. Un thriller efficace et édifiant mais qui peut masquer les avancées marquantes de l’Eglise catholique aujourd’hui, en matière de prise en compte de ces agressions sexuelles.

Une équipe de 4 journalistes d’investigation a enquêté pendant 12 mois sur des suspicions d’abus sexuels commis par des prêtres du diocèse de Boston sur de jeunes garçons. L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique avait protégé pendant des décennies les personnalités religieuses, juridiques et politiques les plus en vue de Boston. Spotlight, littéralement coup de projecteur, retrace leur fascinante enquête.

Les américains ont toujours le talent pour ce genre de film, qu’ils composent comme un thriller ou les faits sont présentés les uns après les autres, avec efficacité et émotion. On suit l’histoire comme un polar. Les acteurs sont tous très bons.
Les journalistes ne lâchent rien et découvrent petit à  petit l’ampleur du scandale : 293 prêtres seront insculpés. Mais c’est davantage le silence et la façon dont l’Eglise a étouffé l’affaire qui intéresse Tom Mc Carthy. Les plaintes étaient retirées du registre du Tribunal, le silence des parents acheté, des avocats ripoux travaillaient pour le diocèse.

Mais Tom Mac Carthy essaie aussi d’expliquer le profil psychologique de ces prêtres, il interroge plusieurs années après des victimes devenus adultes mais traumatisés à  vie. Appartenant à  des familles parfois démunies, ils appréciaient d’être « aimés » par ces prêtres qui leur marquaient de l’intérêt.
Bien sûr, c’est un film à  charge que Tom Mac Carthy nous donne mais il pose aussi quelques questions dérangeantes au travers de quelques personnages. Certains savaient, comme les journalistes qui, 20 ans auparavant avaient ignoré certaines alertes, les avocats qui préféraient ne pas se mettre à  dos l’Eglise diocésaine. Et au final, cette question du silence complice, il la pose aussi au public

L’archevêque de Boston, le cardinal Law est la personne la plus contestée car il a couvert le scandale pendant des années. Il sera juste « muté » à  Rome où il vit encore.

Et si ce film salutaire, tient en haleine de bout en bout, il laisse une impression de malaise malgré tout. On n’entend aucun repentir de prêtres, le Cardinal choisit le silence, même les paroissiens qui ont demandé que la lumière soit faite ne sont pas interrogés.
Depuis Jean-Paul II les choses ont changé. L’Eglise a clairement pris position et s’en remet à  la justice des hommes. Pas sûr que le grand public connaisse pourtant ces avancées majeures du Vatican et des Eglises locales et ne voit dans le clergé catholique que mensonges et corruption comme les faits rapportés dans Spotlight. Dommage

Marie-Noëlle Gougeon

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Chronique cinéma – Les chevaliers blancs

de Joaquim Lafosse
Avec Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli, Reda Kateb.

« Les chevaliers blancs » illustre la difficulté de l’aide au développement, quand les bons sentiments ne suffisent pas et que la corruption éclabousse une opération. Vincent Lindon apporte sa force de conviction à  ce film utile et bien réalisé

Jacques Arnault, président de l’ONG « Move for kids », a convaincu des familles françaises en mal d’adoption de financer une opération d’exfiltration d’orphelins d’un pays d’Afrique dévasté par la guerre. Entouré d’une équipe de bénévoles dévoués à  sa cause, il a un mois pour trouver 300 enfants en bas âge et les ramener en France. Mais pour réussir, il doit persuader ses interlocuteurs africains et les chefs de village qu’il va installer un orphelinat et assurer un avenir sur place à  ces jeunes victimes de guerre, dissimulant le but ultime de son expédition…

« Les chevaliers blancs » est inspiré de l’histoire de « L’arche de Zoé » cette association menée par un couple d’humanitaires français qui avaient eu à  peu près la même démarche et avaient écopé de peines de prison revenus en France.
Au départ, Jacques Arnault était sans doute ému par le sort des orphelins des guerres au Sahel. Il a voulu sauver la vie de plusieurs d’entre eux et combler ces familles qui en France, attendaient un enfant. Mais bien vite, sa mégalomanie, son aveuglement l’ont entraîné dans une sorte de spirale dont il ne pouvait sortir que par des subterfuges. La fin de l’histoire le ramènera à  la réalité.

Joaquim Lafosse a eu la bonne idée de se démarquer de la figure connue des dirigeants de l’association française en choisissant Vincent Lindon pour incarner le chef de l’ONG.
Plus âgé, plus expérimenté semble-t-il, on ne l’identifie pas forcément à  un bourlingueur irresponsable ou intéressé. Le réalisateur oriente davantage le film sur la problématique de l’aide humanitaire dans son ensemble, la question de la pauvreté, de l’éducation provoquant au sein de l’équipe, interrogations et tensions. La réalisatrice TV qui se voulait objective, neutre, se laisse attendrir par le sourire d’un enfant qu’elle veut ramener en France ! L’autochtone qui les avait mis en contact avec les habitants du village refuse d’aller plus loin dans cette mascarade.

Les parents africains ne poursuivent qu’une idée : que leur enfant aille à  l’école et obtienne un métier. C’est donc, une aide au développement qu’ils demandent et pas un assistanat, pire, l’enlèvement de leur enfant. De l’aide oui, mais pas à  n’importe quel prix.
Le film montre aussi toute l’ambivalence des protagonistes : l’attitude de certaines ONG qui voit l’Afrique comme un terrain d’aventures en dehors de toute réglementation utilisant des bakchichs que des chefs de village ou des responsables gouvernementaux acceptent sans scrupules.

Vincent Lindon est une boule d’énergie au service d’une cause dévoyée. Il se bat contre lui-même autant que contre les réglementations et son projet qui lui échappe. Louise Bourgoin, sa compagne assiste impuissante à  la lente agonie de leur aventure. La vie de cette ONG est bien rendue entre attente au bivouac et actions coup de poing.
Morale de l’histoire : Les bons sentiments ne suffisent pas à  aider vraiment celui qui a faim et soif.

Marie-Noëlle Gougeon

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Chronique cinéma – Mon maître d’école

d’Emilie Thérond.

Documentaire français 1h22.

Un joli film plein de tendresse et de fines observations sur la dernière année d’un maître d’école filmée par une de ses anciennes élèves. De savoureux portraits d’enfants aussi.

Jean-Paul Burel a fait sa 1ère rentrée en 1972. Quarante ans plus tard, il entame sa dernière année d’enseignant, là  où il a fait toute sa carrière : St Just et Vaquières, une petite commune de 300 habitants dans le Gard avec son église et son temple.
Il y a quelques années, il a eu pour élève une petite fille, Emilie Thérond. Celle-ci, devenue adulte et réalisatrice est revenue au village. Apprenant le départ en retraite de son ancien maître d’école, elle décide alors de le filmer. Et voilà  quelques mois plus tard : « Mon maître d’école ».

C’est un peu à  ce qui n’existera plus qu’Emilie Thérond rend hommage : être instituteur d’une classe à  plusieurs niveaux (CE2, CM1-CM2) et ne pas bouger depuis sa première affectation.
Jean-Paul Burel est l’exemple parfait de ces jeunes gens sortis de l’Ecole Normale comme on disait encore, passionné par le contact avec les enfants, son envie de leur transmettre des connaissances mais aussi, l’éducation sociale et citoyenne de l’élève, la tolérance, la solidarité.
Dans ce film qui balaie 9 mois de classe, de l’automne à  l’été, Jean-Paul Burel navigue sans cesse entre les notions scolaires qu’il doit enseigner, rabâcher : l’accord des verbes, la complexité du dividende de la division (!) l’art du texte libre et l’apprentissage du vivre ensemble entre les difficultés de l’intégration du petit nouveau, la découverte des mots qui font mal, ou le plaisir de s’amuser dans les arbres..

Ce maître d’école, comme on l’a souvent rêvé a le métier chevillé au cœur mais plus encore l’amour de ses élèves. Car tout autant que lui, ce sont eux qui sont au cœur de ce documentaire.
Ils ont 10-11 ans, la vie devant eux mais déjà  l’on voit poindre celui qui est fâché avec l’orthographe, celle qui manie facilement les apprentissages, la tête brûlée de la classe, ou celui qui n’arrive pas bien à  lire mais sait si bien jouer le rôle de Knock de Jules Romains.
Tous sont uniques et riches de leurs différences et de leurs possibilités.

Emilie Thérond nous offre un film passerelle entre la petite fille qu’elle fut et la réalisatrice qu’elle est devenue. C’est à  hauteur d’enfant qu’elle filme, sans pathos ni grand discours sur l’éducation.
Jean Paul Burel est un artisan pédagogue, sa classe perdue entre vignes et oliviers fait rêver mais elle montre à  quel point les mots, les actes posés par l’adulte marquent si fort ce temps de l’enfance. La dernière séquence est inévitablement très émouvante ; c’est celle de la dernière sortie de la dernière journée de classe. JP Burel, malgré son expérience et la maitrise de son métier ne peut contenir son émotion.
Et c’est aussi toute l’évolution de l’école à  la campagne que la réalisatrice laisse entrevoir. Une classe vide à  côté de celle de l’instituteur, sans doute celle des petits qui sont partis, regroupés dans un autre village. La remplaçante de Jean Paul Burel est une femme .enceinte. Un changement notable et une absence qui se profile assurément.
Voilà , c’est fini : il n’y aura plus le même maître à  St Just et Vacquières pendant 40 ans.
Mais « Mon maître d’école » en gardera le souvenir

Marie-Noëlle Gougeon

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Chronique cinéma – Carol

de Todd Haynes
avec Cate Blanchett, Rooney Mara
Drame américain ( 2015) 1h58.

Un film brillant, élégant et émouvant qui à  travers l’histoire d’amour entre deux femmes nous parle de la puissance du sentiment amoureux. Il est servi par une Cate Blanchett au sommet de son art.

New-York, Noël 1952. Dans les fumées et le bruit des voitures, une femme distinguée, enveloppée dans un manteau de fourrure, pénètre dans un grand magasin à  la recherche d’un cadeau pour sa petite fille. Au rayon jouets, une jeune vendeuse gracile et timide est attirée par la silhouette de cette cliente. Quelques phrases échangées, un regard appuyé et qui s’attarde, le trouble est là pour toujours. Et pourtant, rien ne les prédisposait à  cette rencontre amoureuse.
Carol est mariée, mère de famille, en plein divorce, et appartient à  l’upper-class new-yorkaise. Thérèse, la petite vendeuse, est une jeune femme qui se cherche. Passionnée de photo, elle hésite à  en faire son métier. Elle a bien un petit ami mais ne semble pas trop attachée. Pour l’instant, elle gagne sa vie dans ce grand magasin.
Carol n’est pas un film militant ou provocateur. Il raconte la passion qui unit ces deux femmes, les difficultés qu’elles vont traverser pour vivre au grand jour leur relation dans cette Amérique des années 50 en plein Maccarthysme. Carol est adapté d’un livre de Patricia Highsmith qui l’avait d’ailleurs écrit sous un faux nom..

Todd Haynes réussit un film superbe avec un scénario qui accompagne l’évolution du couple, les élans amoureux mais aussi les interrogations, les doutes et surtout la confrontation avec les proches, la famille de Carol. Il a tourné en 16 mm, donnant du grain à  l’image, ce qui donne un petit côté suranné à  l’histoire.
Le poids moral de l’Amérique conventionnelle des années 50 est comme un corset pour ces deux jeunes femmes. Le chemin sera long jusqu’au dénouement heureux et malheureux à  la fois.

La mise en scène est brillante, fluide, inspirée, comme ce long plan séquence du début du film qui court au travers d’une rue de New-York. On part en cabriolet à  la découverte des petites maisons en bois ou celles plus cossues de la bourgeoisie des petites villes de l’Est des USA. La reconstitution des décors et des costumes donnent un écrin aux déchirements du cœur et aux émois des corps. Le vert amande, le rose ou le rouge sont les couleurs dominantes des costumes élégants de Carol. Rooney Mara qui interprète le rôle de la jeune vendeuse ressuscite la grâce d’Audrey Hepburn. Elle se laisse emporter par cet amour jusqu’à  assumer son désir de femme devenue enfin adulte.
Car Carol est aussi une histoire d’émancipation féminine et familiale. Mais question : peut-on accepter de renoncer à  voir sa fille par amour pour un être cher ?

Todd Haynes nous offre un film dans la plus pure tradition des somptueux mélos d’Hollywood.
Mais ce classicisme n’est jamais étouffant et autant qu’une histoire d’amour entre deux femmes c’est de la puissance du sentiment amoureux qu’il nous est donné à  voir ici.
Cate Blanchett en Carol est magnifique, on la sent vibrer dans la douleur comme dans le bonheur, impériale et défaite. On pense à  Grace Kelly. Elle aurait mérité amplement le Prix d’interprétation féminine à  Cannes cette année aux côtés de Rooney Mara qui elle, l’a obtenu pour le rôle de Thérèse. Une jolie révélation

Marie-Noëlle Gougeon

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Article/ BASA 2015 -La BASA est morte, vive la BASA !

La BASA est morte, vive la BASA !

A l’heure où j’écris ces mots, la Xe BASA avance vers sa fin et l’heure des bilans approche.
Le commissariat de cette édition 2015 a, pour moi, été riche en rencontres, mais le questionnement autour de sa continuation a pesé de façon subtile. Une fin définitive, un déménagement, une transformation ? Demain était le thème et il a résonné avec puissance : que sera la BASA demain ?
La plupart des artistes participants ont manifesté leur joie d’exposer dans des conditions agréables – l’ambiance étant chaleureuse, les relations étant humaines, personnalisées et non anonymes comme c’est souvent le cas. Artiste moi-même, je connais la carence actuelle de lieux d’exposition dignes de ce nom.
L’art est actuellement, comme beaucoup d’autres territoires, devenu une grande foire où n’importe qui peut s’autoproclamer artiste et s’exposer dans des espaces qui louent leurs murs, usurpant le terme de galerie qui, elle, prend le risque de défendre les artistes qu’elle montre. N’importe qui peut vendre – souvent mieux que ceux qui s’engagent sur la route étroite et périlleuse de la création. Les cartes sont brouillées et le public ne sait plus où se trouvent ceux que l’on nomme « artistes ».
Mais qu’est-ce que c’est, un artiste ?
Bien sûr, tout le monde peut faire quelque chose de beau à  un moment ou à  un autre, mais l’art nécessite un cheminement, un travail dans la durée. Quels que soient les obstacles. Dans les ateliers que j’ai animés j’encourageais mes élèves à  créer, à  se libérer, se faire plaisir et rien n’interdisait qu’ils deviennent un jour artistes si le désir se faisait sentir. Mais au lieu de constater cet appel chez l’un ou chez l’autre, il m’est arrivé de temps à  autre d’entendre, devant un dessin ou une peinture réalisés pendant l’atelier : « vous pensez que je peux le vendre combien ? » L’ambiance actuelle porte à  la marchandisation… et l’artiste est défiguré.
Les artistes que j’ai rencontrés au cours de cette BASA ont tous en commun une ligne, une démarche, un univers. Et c’est ça qui détermine un artiste. Il ne suffit pas de poser un point, une ligne, une couleur à  un moment ou à  un autre pour être artiste ! Le temps doit œuvrer. L’art est exigeant et l’on peut dire que l’on entre en art comme on entre en religion. On peut adopter une attitude d’artiste, suivre des stéréotypes véhiculés par un public désireux d’être rassuré, mais cela reste alors un simulacre, une apparence. Le travail de l’art est intérieur et si l’artiste travaille, il est aussi travaillé. Il doit accepter de se laisser entamer, malaxer, dérouter… L’art est subversif parce qu’il éveille, réveille. Et ce n’est pas une question de subversion par un sujet choquant : la beauté peut séduire et détourner du « droit chemin ».
Mais revenons à  cette édition 2015 de la BASA : les exposants ont exprimé la joie de montrer leurs œuvres dans un lieu privilégié où elles sont accueillies avec respect. Et c’est peut-être ce respect des œuvres qui manifeste aujourd’hui particulièrement le sacré de cette biennale. Ici, qu’elles soient religieuses ou non, les visiteurs contemplent les œuvres avec sérieux. Qu’ils soient touchés par elles ou non, ils les respectent. À la différence des lieux dits culturels où l’intérêt consiste aujourd’hui trop souvent à  se photographier sur fond de peinture, de sculpture, de photo ou d’installation. À l’heure où l’on n’hésite plus à  porter atteinte à  des œuvres d’art, il est devenu important de parler du sacré de l’art et des œuvres d’art. Les artistes ont une pensée, même si certains parlent peu, ils pensent et leurs mains – leur corps – expriment leur pensée. Les artistes, qu’ils soient croyants ou non, ont une recherche spirituelle plus ou moins consciente ; ils interrogent le vivant et leurs œuvres manifestent la dimension sacrée de l’humain : l’Homme
n’est pas seulement une matière. Il émane de lui un mystère qui ne doit pas être bafoué.
C’est peut-être ce sacré, cette distance respectueuse qu’il faut réapprendre aujourd’hui et que défend la BASA. Tout au long de ces mois, par l’apprivoisement des œuvres et par l’observation des visiteurs, j’ai acquis l’intime conviction que le sacré est bien présent : il émane du sérieux des propos, de la réflexion, de la méditation même de certains visiteurs. Une manifestation de cette sorte s’oppose à  l’esprit de distraction superficielle qui règne aujourd’hui dans la plupart des « grandes expositions » et elle doit continuer à  manifester que l’Homme est doué de liberté de pensée. La BASA : son esprit doit vivre, sous la forme renouvelée d’une biennale ou bien, pourquoi pas, dans l’enceinte d’un lieu sédentarisé qui pourrait être nommé « Centre d’Art Sacré Actuel » : CASA. Voire les deux. La BASA 2015 sera bientôt terminée, je forme des vœux pour l’à  venir de la BASA.

Danielle Stéphane
décembre 2015

Le n° de Confluences – 1er Janvier 2016 est enfin déposé sur le site de Confluences

http://confluences-polycarpe.org/wp-content/uploads/2014/05/janvier-2016internet.pdf

Article/ BASA 2015 -Le livre d’or de Franck Castany

Le livre d’or

Àl’issue de l’exposition, les visiteurs ont la possibilité d’écrire sur un livre d’or. Il
est étonnant qu’il ne soit plus nécessaire de préciser à  quoi sert l’objet. Celui-ci est rentré dans le champ symbolique : sa simple monstration équivaut à  une parole : « vos impressions ? ». Le livre d’or vient en quelque sorte prolonger la formidable expérience de liberté que sont venues nous offrir toutes ces œuvres en ce lieu : libre de poser un regard, libre de se laisser interroger et libre de répondre. Le livre d’or en fin de parcours nous rappelle peut-être que toute liberté ne peut porter du fruit que dans une responsabilité qui, dans le cas qui nous concerne, n’est pas obligation, ni même devoir, mais possibilité de répondre de ses actes. Avant le livre d’or, le visiteur a déjà  répondu dans l’acte de lecture qu’il a faite des œuvres, individuellement ou bien avec d’autres : amis, parents ou médiateurs. Mais par l’écriture, il répond par la matière à  la matière. On peut parler de dialogue.
Pourquoi ce livre est-il d’or ? Quand on est embarqué dans une exposition d’art, il est d’usage de consentir à  accueillir tous les signes qui se présentent. L’art du XXe siècle nous a appris à  être attentifs non seulement à  l’œuvre, mais également à  tout ce qui l’entoure. Pour une Biennale d’Art Sacré, il n’est donc pas incongru de se demander pourquoi donner à  un livre vierge appelé à  être complété, la couleur du sacré. On répondra sans doute un peu rapidement que cet or n’est qu’une banale convention plastique, qu’en réalité l’or n’est mentionné que pour mettre en valeur l’objet qui autrement passerait inaperçu.

Son contenu

Je voudrais maintenant m’appuyer sur son contenu pour tenter d’approcher cet or ; en effet, un livre d’or peut se comprendre de deux façons. Soit il est tout en or ; soit il contient de l’or. De prime abord, je ne vois d’or que sur la première de couverture, sur les mots « livre d’or », de sorte que le fond et la forme se trouvent confondus. Mais la plupart du temps, le livre est déjà  ouvert prêt à  recevoir notre trace. Qu’y a-t-il de plus précieux que cette disponibilité ? Ce que je suis est attendu, recherché, désiré. Alors,
je peux lire des signes comme autant d’êtres en confiance.
Les premiers mots sont comme une prière : « En vous souhaitant une bonne et longue visite ». La fréquentation des œuvres devient comparable à  une rencontre entre deux êtres. Il faut du temps pour apprendre à  se connaître. Quelqu’un s’adresse aux artistes : « votre don à  représenter la vie ». J’interprète le « représenter » moins comme une imitation de la vie que l’action de la rendre présente à  nouveau sans pour autant diminuer son intensité.
La figure de l’artiste transparaît bien sûr derrière les œuvres : « ces gardiens de l’invisible », « ils nous ouvrent des chemins », autant de paroles pour dire que tout n’est pas dit, que les œuvres représentent, au sens ici de venir pour, une vision qui échappe à  l’artiste. L’œuvre devient ainsi un dispositif créateur de ligne de fuite ; l’œuvre comme port du regard. Pour autant, il y a déjà  de grands défis, de grandes audaces à  présenter ce port. Seulement, le geste de l’artiste gagne souvent à  aménager une réserve dans sa créativité, vide dans le plein qui laisse toujours à  l’œuvre la possibilité toujours renouvelée d’advenir.

Les adultes

Un visiteur apprécie de « grandes générosités » ou « ses visions ». Je cherche dans mon dictionnaire et je trouve une définition de 1590 : générosité : qualité qui élève
l’homme au-dessus de lui-même. Ainsi je conserve mon regard ouvert sur le large, avec le chant des mouettes et les vapeurs iodées. Le mot vision est intéressant alors qu’il exprime une pluralité de réalités. Il est l’acte de voir, mais également l’objet du voir : canal et tableau. Ainsi lorsque je suis face à  un tableau j’ai tout intérêt à  apprécier autant le tableau en lui-même que moi regardant le tableau, et remonter pourquoi pas au regard de l’artiste qui élabore son œuvre. Une vision digne de ce nom doit certainement exciter jusque-là  mon imagination qui saura discerner dans l’œuvre myriades de dialogues. Il n’est pas rare d’entendre dire que l’artiste expose sa vision du monde. Il y a de grandes chances pour que le monde qui m’est présenté ne soit pas vide, et même que je sois dedans. L’artiste n’a peut-être pas pensé à  moi quand il a créé, mais je crois être dans son monde. À l’intersection de deux formes, je me reconnais.
Ecce homo.
Un visiteur s’est décollé du détail des œuvres : « L’homme recherche cette beauté- bonté ». Comment comprendre cette « beauté-bonté » ? Cette réflexion rejoint mon propre chemin de conversion. J’avais 25 ans, je ne me disais pas chrétien et il m’arrivait d’accompagner un ami orthodoxe le dimanche à  la divine liturgie. J’ai été saisi par la beauté du chant byzantin. J’associe aujourd’hui clairement cette beauté à  la bonté de Dieu qui est Seigneur et qui donne la vie. Bonté d’avoir illuminé mon cœur de cette manière-là , dans cette langue que je ne comprenais pas (le slavon) et à  ce moment-là . C’est bien après que je me suis ouvert au contenu de la foi pour lequel j’avais eu ou on m’a laissé le temps d’aménager un espace. Je pouvais alors accueillir dans ma vie Jésus Christ, mort et ressuscité. Pour le croyant que je suis, l’art véritable comporte toujours le reflet de l’art divin, l’art de rejoindre l’homme là  où il en est. Cette beauté-bonté pourrait être l’un des noms de Dieu.

Les enfants

Des paroles d’enfants (écrites peut-être par un adulte) simplifient souvent tout notre appareillage ou l’amplifient : « il y avait des tableaux plutôt tristes, et d’autres qui étaient un peu ce qu’on ressent quand on va au yoga, qu’on est calme ». Les enfants aussi disent sans savoir. Les mots yoga et joug ont la même racine indo-européenne. Ainsi, je suis d’accord, quand je pratique le yoga et que je regarde un tableau, je peux me sentir calme tout en consentant à  porter un joug, image d’une vie complexe et qui me fait parfois terriblement souffrir. Je consens à  la porter ce qui, quelque part et de manière mystérieuse, me rend calme. « Mon joug est facile à  porter, et mon fardeau léger » nous dit Jésus. Quand je suis face à  l’art, je me prépare à  porter plus de poids
qu’auparavant. Mais à  mesure que je porte, j’ai mystérieusement la force pour porter.
Livre d’or
Le livre d’or ne comporte pas pour le moment beaucoup de références au thème « Demain ». J’en relève une, probablement celle d’un enfant « chrysostome » ou « bouche d’or » et qui va temporairement interrompre ma logorrhée : « C’est la vie,
demain, c’est la vie ».
Le livre d’or porte bien son nom.

Franck Castany
Rédigé avant la fin
 de la BASA, 

le 7 novembre 2015

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Chronique cinéma – A peine j’ouvre les yeux

de Leilah Bouzid

avec Baya Medhaffar, Ghahia Benali,

Drame franco-tunisien. (2015) 1h45.

Un 1er film plein d’énergie sur la vie de jeunes tunisiens partagés entre leur liberté de chanter et les lois restrictives du régime. Un apprentissage douloureux très justement incarné par de jeunes comédiens eux-mêmes musiciens.

A quelques mois du printemps tunisien, dans une ville moyenne du bord de mer, des jeunes vivent, aiment et s’amusent comme d’autres jeunes ailleurs en Europe. Farah, jeune fille brillante et libre, attend les résultats du bac. Avec ses copains Ali et Borhene elle a crée un groupe dont elle est la chanteuse. Ils se produisent dans des cafés où les paroles de leurs chansons expriment leur ras du bol du régime, les conditions de vie qui leur sont faitesSon père a été obligé de partir loin dans le pays pour trouver du travail. Sa mère tremble chaque soir lorsque Farah sort dans les bars de la ville.

C’est une chronique à  la fois pleine d’énergie et de désenchantement que Leilah Bouzid décrit sur la jeunesse tunisienne. Pleine d’énergie car ces jeunes gens se sont affranchis des interdits de leurs parents et vivent leurs passions musicale et amoureuse librement. Mais la réalisatrice petit à  petit fait peser sur ses personnages le regard et le poids de ceux qui traquent les dissidents, les opposants au régime. Ali est d’ailleurs un indic infiltré.
Dès lors, le film bascule dans un thriller politique. La jeune Farah y perdra beaucoup d’illusions. Arrêtée, elle en ressort intérieurement brisée. Sa mère revivra à  ses côtés les élans qu’elle avait eus elle-même à  son âge.
La révolution est-elle impossible ? Les évènements qui se sont passés réellement par la suite en Tunisie prouvent que non, mais à  quel prix ! Leilah Bouzid a voulu montrer combien cela avait été dur de vivre sous la pression du régime de Ben Ali.

Il y a dans ce 1er film toute la fougue que l’on peut avoir à  18 ans que l’on soit de ce côté-ci de la Méditerranée ou de l’autre. Les problèmes sont ressentis de la même façon, l’amour de la musique est identique. Même si il est bien plus difficile à  Tunis d’exprimer ses opinions
La jeune Baya Medhaffar qui incarne Farah a un visage rayonnant et une voix envoûtante. Son ami Borhene pourrait chanter dans les bars du 11ème arrondissement à  Paris avec sa coiffure rasta ! La mère de Baya est jouée par une actrice tunisienne connue et montre à  quel point la cause féminine est un révélateur de l’état d’un pays. Les hommes se révèlent peu présents ou corrompus
Ce film fait penser à  celui des « Terrasses » qui se passait à  Alger mais il annonce un printemps tunisien davantage porteur d’espoir même si tout cela reste fragile aujourd’hui.

Marie-Noëlle Gougeon

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19559050&cfilm=235875.html

Chronique cinéma – Star wars

un film de JJ Abrams
avec Harrison Ford, Carrie Fisher, Daisy Ridley.
Film d’aventures. USA 2015. 2h41.

Un 7ème épisode réussi qui revient aux sources de la saga avec de somptueux effets spéciaux. Le bonheur de retrouver les héros de ce film culte l’emporte sur certaines faiblesses du scénario. Un fabuleux voyage d’aventures dans le temps et l’espace.

Comment recevoir un film culte sans avoir regardé les 6 épisodes précédents ? C’est à  cette expérience que je me suis lancée en allant voir ce 7ème opus intitulé « Le retour de la Force ».
Il est bien difficile de résumer en quelques lignes des heures d’histoires. En faisant simple, il est question d’aventures dans des galaxies parallèles entre les Jedi et les Sith, des communautés toutes mues par la Force de l’Esprit. Celle du bien pour les premiers, celle du mal pour les seconds. Ces groupes sont composés d’humains mais aussi d’humanoïdes, d’animaux dotés de langage, de machines intelligentes. Chaque groupe défend son territoire, ses valeurs, ses membresOn est dans les entrailles de la terre ou aux confins de l’univers. La question de notre passé et de notre avenir est présente en permanence.

Mais cet apparent simplisme (!) cache les aspects complexes de l’âme de ces héros. Il est bien difficile d’affirmer le choix du bien ou d’échapper à  la séduction du « vilain » et c’est ainsi que des Jedi passent dans l’autre camp provoquant la peine des leurs et la quête de ceux qui les aiment pour les voir revenir dans leur communauté d’origine, repentis.
Star Wars, c’est tout le combat à  la fois moral et guerrier entre le Bien et le Mal.
Pour le vivre et le porter, les parents, les grands-parents, la filiation est importante. C’est dans ce processus d’identification ou de rejet que se construisent les héros de chaque épisode.
Et lorsque cela échoue, le héros s’enfuie, et va se cacher loin des siens.

On l’aura compris, de puissants mythes nourrissent l’imaginaire de Georges Lucas, le « père » de Star Wars. Et il a réussi à  séduire des millions de spectateurs car il a su inventer un univers personnel, somptueux, parfaitement « crédible » : ce mélange d’humanoïdes casqués, d’animaux et d’humains nous fait voyager dans l’histoire de l’humanité. Depuis nos ancêtres jusqu’à  ceux qui nous suivront peut-être un jour. Le vertige devant l’immensité de la galaxie, la démesure des vaisseaux spatiaux, la beauté des effets spéciaux ne peuvent que séduire nos jeunes générations (et nous même !) élevées dans un monde d’images et de technologies. Tout en étant conscient de l’immense business qui accompagne la saga Star Wars.
En outre, ce 7ème épisode réalisé par JJ Abrams et non plus G Lucas revient sur les mythes fondateurs de la saga. On retrouve Harrison Ford vieilli, Carrie Fisher son épouse, parents d’un Jedi qui s’est « perdu ». La nouvelle héroïne est une jeune femme, Ray, (délicieuse Daisy Ridley) qui semble être l’« élue ». C’est à  elle que revient l’honneur de retrouver le dernier Jedi, Luke, parti vivre « caché ». Est-ce lui qui va devenir le sauveur ?
Les fans ont applaudi massivement à  ce retour aux sources, à  la possibilité de se replonger dans l’atmosphère de l’univers qui avait bercé leur enfance. Le premier épisode est sorti en 1977 !

Le mythe Star Wars survivra à  la disparition de son « père » de création… A défaut de devenir immortel il est éternel !

Marie-Noëlle Gougeon

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19558259&cfilm=215097.html

Les mardis du Prado – Paroles d’actualité / L’Évangile regarde le monde – Inauguration de l’exposition photographique – Joseph Folliet (1903-1972) et les débuts des Compagnons de Saint François.

Mardi 5 janvier à  18H30

9 rue Père Chevrier, 69007 Lyon

Au cours de la présentation de documents sur la vie et l’œuvre de Joseph Folliet, nous entendrons l’Hymne à  la joie de Joseph Folliet ainsi que, jouée au violon, la musique qui l’inspira : 9e symphonie de Beethoven. Nicole Blaise a exercé des responsabilités dans un jumelage avec Francfort, l’un de ceux initiés par le Père Paul Gay dès 1983 dans un but de réconciliation franco-allemande. Elle partage son temps entre des activités familiales et associatives, mais aussi artistiques, dont le violon.

Cette rencontre sera l’occasion aux uns et aux autres de rappeler leurs souvenirs de Joseph Folliet ou d’évoquer ce que nous lui devons dans le christianisme social.

Depuis 1923, le jeune Folliet était tout acquis à  une mise en œuvre de la réconciliation entre les peuples. Son amitié avec Franz Stock en fut pour lui comme l’incarnation.

Exposition jusqu’en juin

Pour en savoir plus sur cet événement, suivre le lien : http://www.enmanquedeglise.com/2015/12/rappelons-nos-souvenirs-a-propos-de-joseph-folliet-ou-evoquons-ce-que-nous-lui-devons-dans-le-christianisme-social.html

Chronique cinéma -Au-delà  des montagnes

de Zhang-ke Jia
avec Zhao Tao, Sylvia Chang
Drame chinois (2015) 2h06. Sélection officielle (Cannes 2015).

Un film sur le temps qui passe, sur la permanence des sentiments avec la retenue et la sensibilité d’un cinéaste, Zhang-ke Jia, au mitan de sa vie et attentif aux questions de l’amour, de la vie, de la mortUne réflexion aussi sur le prix à  payer de toute évolution

« Au-delà  des montagnes » commence en 1999 dans la petite ville de Fenyang par le Nouvel An chinois fêté par une bande de jeunes dont Tao, une jeune fille chanteuse à  ses heures. Il se termine par une anticipation des années 2025 quelque part en AustralieTrois époques marquent l’histoire.
1999. Le personnage de Tao (jouée par l’épouse du réalisateur) est une jeune fille partagée entre deux hommes : Lianzi qui est mineur et Zang qui ne rêve que de réussite professionnelle. Après bien des hésitations, Tao va suivre ce dernier à  la ville voisine où il a racheté plusieurs usines. Ils vivent bien, ont un fils, Daole. Mais la mésentente s’installe, le couple divorce et Zang a la garde de son fils pour qui il envisage les meilleures écoles étrangères
2014. Tao est revenue vivre à  Fenyang. Son ex-mari lui a laissé une station-service. Elle est devenue riche et notable. A l’occasion du décès brutal de son père, déchirée, elle fait revenir son fils Daole qui a 7 ans. Les quelques jours passés avec lui seront déterminants pour tous les deux. A contre-coeur, Tao accepte de le voir s’éloigner d’elle et partir pour l’Australie. Il ne s’exprime plus qu’en anglais ! Daole emporte avec lui les clés de la maison.
2025. Australie. Daole (qu’on appelle Dollar !) et son père ont émigré. Le jeune homme est à  la faculté mais se sent complètement déraciné. Un lien amoureux va le rapprocher de son professeur de chinois, une femme d’âge mûr qui inconsciemment, lui rappelle sa mère qu’il croit avoir oubliéeAidée par cette femme aimante, il décide alors de revenir en Chine

C’est finalement un film sur le déchirement et la permanence des sentiments que nous propose Zhang-ke Jia avec Au-delà  des montagnes. Ce déchirement que peut provoquer les perceptions entre deux hommes comme le vit Tao, entre deux modes de vie (la Chine et l’Australie) entre deux langues (le chinois et l’anglais). Que reste-t-il du temps qui passe et des liens qui nous unissent aux gens aimés, à  nos enfants ? Un pays peut-il se renier pour sa réussite économique ?
Tao aura fait un choix amoureux la privant de son fils mais le lien à  sa ville n’aura pas été rompu ni celui des promenades au bord du fleuve ou la fabrication des traditionnelles ravioles.
Son ex-mari a choisi la réussite matérielle, l’exil, au risque d’être obligé de passer par une traductrice pour comprendre son fils qui ne parle maintenant que l’anglais ! Triste constat. Finalement, le fils choisira de renouer avec son histoire, sa vérité
Zhang-ke Jia réussit aussi à  nous rendre palpable cette évolution de l’histoire en utilisant des images qu’il a tournées à  différentes époques dans sa ville minière natale, Fenyang.
L’écran s’élargit à  chaque période commençant en petit format en 1999 pour finir en cinémascope pour les années 2025 où l’Australie apparaît saturée de blancheur irréelle.
Les sentiments sont retenus, joie comme chagrin. Tout est esquissé mais d’une manière très profonde, si forte dans l’intensité.
Dernière image du film : Tao danse comme en 1999 mais seule. Elle a tant vécu de choses pendant ces 25 années mais a gardé sa joie intérieure qu’elle exprime sous un manteau neigeux.
L’actrice Zhao Tao lui apporte toute sa sensibilité et sa grâce. Les retrouvailles sont proches

Marie-Noëlle Gougeon

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19558403&cfilm=229045.html