Quand l’art fait polémique !

L’exposition de la photo d’un crucifix trempé dans l’urine suscite une vive et légitime réaction, tandis que plus d’un milliard d’hommes dans le monde célèbrent la passion !
Nous ne pouvons faire abstraction de ce qui se passe tant avec l’œuvre de Serano
qu’avec celle de « Pascale Marthine Tayou. Aussi nous vous livrons ce que la presse a relaté et l’expression sur le blog animé par le Père Michel DURAND, (Co responsable de la Biennale d’Arts Sacré Actuel) de ses réflexions.

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Tomboy

de Céline Sciamma

France, 2010, 1h25

Berlinale 2010, section Panorama

Sortie en France le 20 avril 2011.

avec Zoé Héran, Malonn Levana, Jeanne Disson, Sophie Cattani, Mathieu Demy.

Un film lumineux sur l’enfance met en scène les jeux, les peurs et les troubles de cet âge. Avec une exigence artistique rare et brillamment maitrisée.

Comme le fait justement remarquer Céline Sciamma, la réalisatrice, de nos jours, les films pour enfants, « c’est des histoires d’animaux en 3D ». Avec Tomboy, les enfants, les vrais, sont au centre du film, les animaux inexistants et les adultes étant repoussés à  la périphérie, presque en hors champ. Il vaut mieux ne pas raconter le film, tant la surprise fait aussi partie des plaisirs du cinéma. On dira juste que l’histoire se déroule quand une famille et ses deux enfants arrivent dans un nouveau logement. Profitant des vacances scolaires, du beau temps et des espaces verts tout proches, les enfants partent à  la recherche de nouveaux copains. A la suite d’un enchainement de circonstances fortuites nait un malentendu, comme il en existe beaucoup dans l’enfance. De ces malentendus qui sont un jeu pour les enfants, à  moins qu’ils ne tournent au drame. Le film est tout en tension autour de cette ambigà¼ité.

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En cinéaste, Céline Sciamma a traité l’histoire du point de vue de l’enfant, soucieuse de trouver la bonne place pour la caméra, à  hauteur de son regard, « ni pervers ni nostalgique ». Tomboy, dont la trame narrative part du quotidien de l’enfance, est tourné comme un film d’action, exacerbant les tensions et les ambigà¼ités, comme dans un conte. L’appartement familial, où règnent la douceur et la normalité, est baigné d’une lumière chaleureuse, apaisante. A l’extérieur, royaume des enfants, du jeu, de l’imaginaire et de la forêt, d’autres lumières, plus froides, font monter la tension. Pas de musique, dit la réalisatrice : « pour laisser le champ libre aux pulsations de l’enfance, aux cris des enfants, à  leurs voix particulières. La musique fait commentaire, toujours ! Et là , c’était tout de suite le monde des adultes, ce que je ne voulais pas. »

Les acteurs sont d’une justesse bouleversante. Zoé Heran incarne avec aisance son personnage, déclinant avec naturel la timidité, l’effronterie et la douceur, aussi à  l’aise dans les câlins qu’au foot. Avec la jeune Malonn Levana, elles forment une fratrie très complice, tout comme la bande de copains qui joue au foot ou au béret : on sent toujours une véritable cohésion, une bande d’enfants qui existe vraiment. Campés en deux ou trois scènes assez brèves, les parents, Sophie Cattani et Mathieu Demy, donnent à  la cellule familiale la lumineuse douceur de l’ordinaire tranquille.

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Construit avec beaucoup de rigueur et une réelle intention de faire du cinéma, Tomboy est un enchantement, tant par la forme que sur le fond. Céline Sciamma a construit avec soin la structure du film, pour trouver le rythme le plus juste. Chaque plan, chaque scène est orchestré avec minutie. Chaque détail compte, aussi bien dans le déroulement de l’histoire que dans la construction d’une véritable écriture cinématographique. Jusqu’au final où, par l’intervention des parents, le désordre de cet univers créé par les enfants, cesse comme par un coup de baguette magique, et la réalité reprend ses droits aux portes de l’école.

Enfin, Tomboy pose avec délicatesse la question du genre chez les très jeunes enfants. Aujourd’hui, toutes les petites filles sont habillées de rose à  outrance, les cheveux toujours longs, ornés de barrettes à  paillettes. Dans un univers où les couches-culottes, les jeux, les vêtements, les livres et même les draps sont sexués dès le berceau, l’enfant perd une part de son innocence en endossant si tôt l’uniforme de l’homme ou de la femme qu’il deviendra. Laura, avec ses cheveux courts et son maillot de bain sans haut, qui joue à  être un garçon, fait preuve d’une salutaire subversion dans le conformisme ambiant !

Magali Van Reeth

Signis

Concert de GALA au profit de Japon.

le Japon a connu, le 11 mars dernier, un terrible tremblement de terre qui a dévasté des régions entières et a laissé derrière lui un pays meurtri.
L’association « Amicale des Ressortissants Japonais » à  Lyon et en Rhône-Alpes se mobilise afin de soutenir les sinistrés du séisme par différentes actions de bienfaisance.

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BLANC d’Emmanuelle Marie

3ème mise en scène de LA SANS PAREILLE COMPAGNIE. (après La rêveuse d’Ostende adaptation de la nouvelle d’Eric-Emmanuel Schmitt et La Campagne de Martin Crimp présentées au Festival Off d’Avignon 2010).
BLANC d’Emmanuelle Marie traite les thèmes universels et intemporels de la mort d’un parent, des relations filiales et conflictuelles, de la façon dont on se raccroche au quotidien pour surmonter la souffrance

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Rabbit Hole

de John Cameron Mitchell

Etats-Unis, 2010, 1h32

Sortie en France le 13 avril 2011.

avec Nicole Kidman, Aaron Echkart, Milles Teller.

Après la mort de leur enfant, un couple vit les moments difficiles du chagrin et de la culpabilité. Un deuil filmé avec délicatesse et sans concession.

Le film est tiré d’une pièce de théâtre éponyme, Rabbit Hole de David Lindsay-Abaire, pièce créée en 2006 aux Etats-Unis et qui a connu un beau succès. Le titre fait référence au roman d’Alice aux pays des merveilles, lorsqu’elle entre dans un monde inconnu, étrange et fantastique en tombant dans le terrier du lapin (Rabbit Hole en anglais).

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Ce plongeon terrifiant, c’est celui que Becca et Howie ont l’impression de vivre depuis la mort accidentelle de leur fils de 4 ans. Pour eux, plus rien n’existe du monde d’avant et ils ne savent pas habiter celui qui s’ouvre devant eux. Leur maison est tout à  coup trop grande, leurs proches trop absents ou trop présents et ils ne savent plus se parler ni s’aimer.

Le film permet d’entrer complètement dans cette longue et douloureuse période de reconstruction. L’oubli n’existe pas mais on apprend peu à  peu à  vivre avec la souffrance et le manque. Enfermés dans leur douleur, Becca et Howie doivent pourtant affronter chaque jour qui se lève. Chacun trouve l’apaisement où il peut. La colère, les larmes mais aussi la tendresse et l’humour s’enchevêtrent dans une vie qui continue malgré leur peine.

Rabbit Hole fait aussi référence à  l’univers de la bande dessinée américaine, peuplé de supers héros pouvant intervenir, grâce à  leurs pouvoirs magiques, dans la vie des gens ordinaires. Ces héros, souvent masqués et déguisés, arrêtent les catastrophes ou sauvent la vie d’un innocent, quand tout semblait perdu. C’est l’inconcevable devenu réalité, comme pour Becca et Howie : la mort a été inconcevable et la vie le devient après elle, car les supers héros n’existent que dans les bandes dessinées et n’ont pas pu sauver leur fils.

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En évoquant ainsi la mort d’un enfant, le film soulève une question difficile dans nos sociétés contemporaines. Alors que l’espérance de vie est de plus en plus longue et que les taux de natalité sont de plus en plus bas, le décès d’un enfant – souvent unique – devient un scandale, une injustice insoutenable. Les progrès de la médecine et la stabilité des régimes politiques éloignent toujours un peu plus la mort de notre quotidien. Ceux qui la vivent de près et qui souvent, comme Becca dans le film, refusent tout repère religieux ou philosophique, sont de plus en plus démunis. Rabbit Hole est aussi le récit de ce désarroi.

Magali Van Reeth

Signis

Les chrétiens & les musiques actuelles

Pierre BENOIT, professeur de philosophie entre autres au Grand Séminaire Saint-Irénée et diacre du diocèse de Lyon, est l’auteur de

Les Chrétiens et les musiques actuelles

Cet ouvrage fait suite à  un travail commandé par la Conférence des Evêques de France qui a abouti à  un rapport intitulé « Les Musiques actuelles chrétiennes » (Document de l’Episcopat 2010, n°1).

Dans un premier temps il rappelle les expériences menées par des personnalités comme Grignon de Montfort empruntant des musiques populaires pour développer une catéchèse pendant les offices, par le Père Duval composant paroles et musiques pour délivrer son expérience spirituelle dans des concerts ouverts à  tous les publics, etc.

Deux tendances se dessinent : la musique comme support d’un texte et la musique comme expression même d’une émotion.

Il dresse ensuite le tableau des différentes « musiques actuelles » ; ce terme désigne des musiques :

 qui s’approchent davantage de ce qu’on nomme la « variété » (cf. Jean-Jacques Golman, Calogero) que des musiques plus « savantes » (cf. la Passion de Marcel Godard, la Cantate des Vivants de Henri Dumas par exemple),

 qui emploient une instrumentation plus ou moins sophistiquée et importante, composée de guitare acoustique ou électrique, percussion, électronique, etc.

Il distingue quatre types d’usage de ces musiques :

 le concert : un artiste ou un groupe devant un public,

 la « pop louange » : un groupe conduit un public à  la prière avec chants, prises de paroles, silences, échanges verbaux, etc.,

 la para-liturgie : le groupe ou l’artiste anime un « temps fort » spirituel tel que les « Frat » organisées par le Mouvement Eucharistique des Jeunes,

 la liturgie, essentiellement eucharistique, plus rare et difficile en raison des contraintes de cette prière collective.

Il évoque enfin une interprétation théologique de ces expériences musicales et des orientations pastorales possibles.

G.Decourt

Marc JEANNEROD : La Fabrique des idées

Marc Jeannerod est l’un des plus grands physiologistes français, qui a mené ses recherches sur le cerveau et l’esprit à  l’Université Lyon 1, qui a fondé l’Institut des sciences cognitives de Lyon.

Il dialogue avec des philosophes, des psychanalystes et des théologiens comme Alexandre Ganockzy, dont le colloque d’avril 2011 du Réseau Blaise Pascal a donné les premiers éléments.

Dans son dernier ouvrage Marc Jeannerod fait le point sur son parcours et les travaux actuels sur le cerveau :

La Fabrique des idées

autres ouvrages :

 Le Cerveau intime

 Le Cerveau volontaire

 La Nature de l’esprit

 

Chaque itinéraire épouse l’identité de son auteur : le mien est celui d’un jeune médecin tombé sans savoir comment dans la recherche, et qui n’a eu de cesse que de transposer son savoir médical en termes de connaissances scientifiques.

La «fabrique des idées » renvoie à  la fois au processus qui permet l’élaboration d’idées nouvelles, et au lieu où elles apparaissent et s’expriment, le cerveau.

Les neurosciences, et singulièrement les neurosciences cognitives sont le domaine par excellence qui traite de ce phénomène de la naissance, de la vie et de la mort des idées. Les neurosciences cognitives telles que nous les connaissons aujourd’hui sont issues d’une double révolution…

Ouvrage qui permet de :

 mieux voir le travail d’un chercheur, avec ses doutes, ses découvertes, ses hypothèses, leurs discussions…,

 mieux comprendre l’état actuel de la recherche dans le domaine du cerveau (imagerie médicale, neurosciences, psychologie cognitive, intelligence artificielle…).

Plusieurs théologiens, francophones mais surtout anglo-saxons, sont attentifs à  l’avancée de ce type de travaux qui, par certains aspects, touchent à  la définition de l' »humanité » ; ils renouvellent par leurs propositions la théologie de la création.