PRIX OECUMENIQUE 2009

Le Jury oecuménique du 62ème Festival du cinéma de Cannes attribué son prix à  :

LOOKING FOR ERIC de Ken Loach

Pour sa grande qualité artistique et son approche humoristique, optimiste et humaniste de la société contemporaine en pleines crises. Le film exalte des valeurs mises à  mal de nos jours comme l’amitié, la solidarité, le sens de la famille, le dialogue tant intérieur que tourné vers l’autre. Ce que résume une éloquente réplique du mythique Cantona : « La plus belle action dont je me souviens n’est pas un but, mais une passe ».

(lire la présentation et le reportage sur le site du Jury oecuménique)


Recension d’un autre film présenté au festival de Cannes : Etreintes brisées, de Pedro Almodovar

(lire la recension)

Etreintes brisées

Etreintes brisées

de Pedro Almodovar

Espagne, 2h07, 2009.
Festival de Cannes 2009, compétition officielle.
Sortie en France le 20 mai 2009.

avec Pénélope Cruz, Lluis Homar, Blanca Portillo, Jose Luis Gomez.

Une tragique histoire d’amour, un cinéaste aveugle et des passions secrètes qui hantent des personnages inhabituels, le dernier Almodovar a tous les ingrédients de ses meilleurs films mais pourra décevoir ses plus fervents admirateurs.

En montant les célèbres marches du Palais des Festivals à  Cannes, lors de la présentation officielle d’Etreintes brisées, sous les applaudissements du public et les flash des photographes en smoking, Pedro Almodovar disait combien il se sentait « en famille » à  Cannes. Est-ce pour cela qu’il est venu avec un film si décevant, estimant qu’il n’avait plus rien à  prouver et qu’il était sûr de rester populaire dans le monde du cinéma ? On sait qu’il y a quelques années, il s’était énervé dans ce même Festival pour n’avoir pas reçu la palme d’or avec un film bien meilleur, Tout sur ma mère (1999). Si ce film n’avait eu « que » le prix du jury, il avait aussi reçu le prix œcuménique, la palme d’or revenant à  Rosetta des frères Dardenne, un chef d’œuvre lui-aussi. Le cinéaste espagnol boude t-il ?

Mais ce qu’il y a de bien avec les grands réalisateurs, c’est que même avec un film mineur, ils savent donner aux spectateurs de délicieux moments de cinéma. Etreintes brisées est un petit rappel de tout ce que Pedro Almodovar sait faire, comme un brouillon de ses précédents films. Des acteurs dans des situations improbables, des couleurs à  outrance, des passions impossibles, une trame narrative touffue, la magie du cinéma où les femmes sont belles à  cause des artifices de la lumière. Mais on sent qu’il manque ici cette provocation qui nous avait tant fait vaciller autrefois, l’urgence de la dénonciation, le regard acéré sur le cœur affolé du monde contemporain. On cherche une émotion, on trouve de brillants décors, un talent maîtrisé du montage, les actrices transcendées par le regard du réalisateur et les hommes aveuglés par leurs passions égoïstes. On peut justement voir dans ce cinéaste qui a perdu la vue, un double du réalisateur qui « ne voit plus » l’inspiration traverser son travail. Et, dans le titre, l’annonce d’une rupture. Si on aime les films d’Almodovar, il est, hélas, probable qu’on sorte plutôt déçu par ce résumé édulcoré de son œuvre.

Magali Van Reeth
Signis

EGLISE & CINEMA

L’Eglise catholique a une longue histoire avec le cinéma, dont les recensions sont une des marques depuis des décennies.


ARCHIVES DES FICHES CINEMA

Vous êtes nombreux à  consulter les recensions de films que présente Mme Magali VAN REETH. Elle le fait pour le diocèse de Lyon, d’autres diocèses et, plus généralement, l’association SIGNIS.

 De 2001 à  2007 ses recensions sont archivées sur le site du diocèse de Lyon.
(cliquer ici)

 Depuis 2007 ses recensions sont archivées dans la rubrique arts – cinéma du site du service diocésain Arts Cultures et Foi.
(cliquer ici)

 La totalité de ses recensions se trouvent sur le signe SIGNIS qu’elle anime, dans la rubrique cinéma – critiques
(cliquer ici)


BREVE HISTOIRE DES RELATIONS EGLISE CATHOLIQUE & CINEMA

Lire l’article de Dimitri VEZYROGLOU de l’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS) ENS Cachan : Les catholiques, le cinéma et la conquête des masses : le tournant de la fin des années 1920.

Que les catholiques ne boudent pas le cinéma comme, pendant tout un siècle, ils ont boudé la presse ! » Cette exclamation de Pierre L’Ermite, alias l’abbé Edmond Loutil, curé de Saint-François-de-Sales, chroniqueur de La Croix et militant de la cause du cinéma au sein du clergé français, résonne comme un avertissement. Au milieu des années 1920, en effet, les catholiques français sont encore très divisés quant à  l’attitude à  adopter vis-à -vis du cinéma. En l’absence d’une prise de position officielle de la papauté sur la conduite à  tenir, beaucoup d’entre eux se cantonnent à  des réflexes antimodernistes qui leur font rejeter le cinéma comme propagateur du vice et du paganisme

(suite de l’article de Dimitri Vezyroglou de l’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS) ENS Cachan : Les catholiques, le cinéma et la conquête des masses : le tournant de la fin des années 1920)

C’est en 1928 qu’est institué l’Office Catholique International du Cinéma (OCIC), qui deviendra en 1980 l’Organisation Catholique Internationale du Cinéma et de l’Audiovisuel, et en 2001 fusionnera avec l’UNDA (pour la radio et la télévision) pour devenir SIGNIS, association mondiale pour la communication (voir fiche SIGNIS)

En 1934 est instituée la Centrale Catholique du Cinéma qui côte les films ; elle deviendra en 1959 l’Office Catholique Français du Cinéma, et en 1982 Chrétiens-Media.

ADORATION Prix Cannes 2008

d’Atom Egoyan

Canada, 1h40, 2008.
Festival de Cannes, en compétition, prix du Jury oecuménique 2008.

Sortie en France le 15 avril 2009.

avec Devon Bostick, Arsinee Khanjian.

Pour dire la complexité du monde contemporain, un film qui montre la confusion des sentiments d’un adolescent face au flot continu d’informations et d’images contradictoires qu’il reçoit.

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