édito

« Saluons ensemble cette nouvelle année qui vieillit notre amitié sans vieillir nos coeurs », écrit Victor Hugo le 29 décembre 1824, dans une lettre de voeux à son ami Alfred de Vigny, capitaine de régiment en garnison à Pau.

Victor Hugo a 22 ans, Vigny 29. Cette lettre exprime des sentiments très forts d’amitié, mais aussi de l’amertume par rapport à son époque : « Que voulez-vous que l’on fasse au milieu  de tracasseries politiques et littéraires, de ces insolentes médiocrités, de ces génies poltrons… ».

Ainsi, nous pouvons mettre nos pas dans ceux du poète.

Presque deux cents ans plus tard, nous avons toutes les raisons de penser que nous vivons une époque difficile, tant notre vie est perturbée. Nous sommes tellement habitués à vivre de nos projets, à planifier, à organiser toutes ces injonctions incontournables dans la société contemporaine.

Et pourtant nous devons et nous pouvons continuer à vivre de projets, même s’ils nous paraissent perdus dans un brouillard venu d’une pandémie qui masque l’avenir. Continuer de prévoir sans être certains de réaliser, telle est notre réalité.

Accepter l’incertitude et l’imprévu peut également nous enrichir autant que la réalisation de projets aboutis.

C’est ce que nous pouvons nous souhaiter les uns aux autres, accepter une nouvelle année, riche de ses imprévus et surprises qui nous font sortir, selon une formule à la mode, de notre zone de confort.

Comme le poète, saluons 2022.

Marie Paule Dimet.

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Editorial Septembre 2021.

Nous voici au début d’une nouvelle saison. Les activités reprennent pour certains, continuent pour d’autres. Au cours des mois qui viennent, Arts Cultures et Foi vous proposera divers évènements tels que conférences, lectures publiques avec ou sans musique, etc… Vous en serez tenus informés.

Notre philosophie demeure la même: la construction d’un dialogue avec la société par le moyen des arts: en établissant des « ponts »  avec tous les êtres humains, quels qu’ils soient, nous croyons possible de les amener à partager le message de l’Evangile. Nous avons tellement à partager et à transmettre ! Dans un monde où les relations sont souvent difficiles à établir et à entretenir, notre devoir est de lever les incompréhensions, les blessures, la haine parfois, et à chercher à fraterniser, ainsi que nous le dit avec constance, le pape François.

En cette rentrée, méditons sur ce texte de Stefan Zweig cité par Abdennour Bidar dans l’un de ses ouvrages.

« L’homme qui croit en l’humanité ne doit pas encourager la division mais l’union, il ne doit pas fortifier les sectaires dans leur sectarisme ni ceux qui se haïssent dans leur haine; il doit s’efforcer de faire vivre les hommes en bonne intelligence et de favoriser les accords; et plus l’époque montre de fanatisme, plus il faut qu’il s’obstine dans son impartialité, ne considérant, au milieu de ces désordres et de ces égarements, que ce qui est commun à tous les hommes, en tant qu’avocat incorruptible de la liberté spirituelle et de la justice sur terre. » (Extrait de « Erasme, grandeur et décadence d’une idée »).

Retrouvons-nous donc autour de la poésie, de la musique, des arts sous toutes leurs formes, et cultivons la fraternité !

Pierre Moutarde

Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi.

Nous vivons un hiver étrange.

D’un côté, la pandémie s’accentue sur toute la planète, les confinements et couvre-feux s’accentuent eux aussi; notre mode de vie est bouleversé: plus de théâtre, plus de cinéma, plus de lieux de concert, plus de bars ni de restaurants !

D’un autre côté, un immense espoir: l’arrivée de plusieurs vaccins, un an seulement après le début de la pandémie. C’est inespéré et très réconfortant.

Ainsi que le pape François – qui vient de se faire vacciner – l’a déclaré, il faut se faire vacciner. La vaccination est l’une des interventions sanitaires les plus efficaces et les plus économiques. Elle a permis d’éradiquer la variole, de réduire de 99% à ce jour l’incidence mondiale de la poliomyélite, et de faire baisser de façon spectaculaire la morbidité, les incapacités et la mortalité dues à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche, à la tuberculose et à la rougeole

Face au vaccin, il y a un négationnisme suicidaire que je ne sais pas expliquer, mais si nous voulons retrouver le plaisir que nous donnent les artistes au cinéma et au théâtre, les concerts, si nous voulons retrouver le plaisir de nous retrouver au café, au restaurant, entre amis, il n’y a pas trente-six solutions: il faut se faire vacciner.

Sinon, cette pandémie durera, il y aura encore de nombreux décès, et de nombreuses conséquences psychologiques et matérielles.

Pierre Moutarde.

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Editorial. Automne 2020.

Nous voici en plein automne. L’été est passé, et nous avons repris nos activités. Plus ou moins. Car cette année n’est pas comme les autres.

Nous avions prévu plusieurs petits évènements, mais l’épidémie en a décidé autrement.

Ainsi, l’excellent metteur en scène et découvreur de textes François Hien souhaitait depuis plusieurs mois faire venir à Lyon le théologien James Allison. Nous nous serions associés à l’évènement. L’épidémie en a décidé autrement… James Allison, prêtre et brillant théologien, eut le grand mérite de déclarer publiquement son homosexualité; il fut inquiété pour cela par sa hiérarchie, mais le pape François lui accorda sa protection personnelle. Depuis plus de vingt ans, James ALLISON s’efforce de faire face à l’homophobie chrétienne. Il le fait, non pas en invoquant des valeurs exogènes à l’Eglise, mais en s’en tenant à une stricte théologie chrétienne, et une rigoureuse exégèse biblique. Dès que ce sera possible, nous ferons venir James Allison pour une rencontre que nous souhaitons la plus féconde possible.

En attendant, nous allons proposer une rencontre d’un tout autre genre: en 2020, nous fêtons le 250ème anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, l’un des plus grands compositeurs qui nous ait été donné. Sans lui, la musique d’aujourd’hui n’existerait pas. Sa musique est d’une grande modernité. Elle est aussi d’une incroyable humanité;  avec lui, tous les hommes sont frères ! Et c’est cela qui nous intéresse chez Beethoven. Grâce à des textes dits par des comédiens et grâce à des extraits musicaux bien choisis, nous explorerons l’être intime de cet incroyable artiste. Ce sera le 26 novembre; Nous reviendrons sur ce temps fort, bien entendu.

Je vous souhaite de traverser l’automne dans l’espérance, mais avec toutes les précautions qui s’imposent en ces temps difficiles que nous vivons.

Pierre Moutarde, Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi.

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2020, ce n’est pas seulement une nouvelle année, mais l’entrée dans une nouvelle décennie.

Qu’en sera-t-il ? Laissons aux dix ans à venir leur mystère en nous gardant bien de formuler des prédictions.

Nous vous souhaitons à tous et à chacun, une année de sérénité, espérant que Arts, Cultures et Foi joueront leur rôle dans votre accomplissement personnel.

Pour ce qui est de notre service diocésain, nous avons clôt l’année 2019 avec une belle réalisation. Très dynamisés par la parution du livre magnifique de Violaine Savereux et Maryannick Chalabi, Eglises XXème du diocèse de Lyon, nous avons organisé, avec la Commission d’Art Sacré, dans trois églises, une lecture théâtrale par deux comédiens. Se sont succédé textes d’architectes et littéraires, ponctués d’intermèdes musicaux joués par un trompettiste.

Ces manifestations nous ont remis au coeur de ce qui est notre mission: participer à une pastorale dont l’Art et la Culture font partie intégrante. La pastorale est le devoir de chaque chrétien, là où il est et avec ce  qu’il  est.  Comme disait François de Sales, fleurir là où Dieu nous a plantés.

Notre mission, d’ailleurs, ne s’adresse pas qu’aux chrétiens. Le dialogue avec les incroyants à travers les Arts et les Cultures est pour nous fondamental. L’objectif n’est pas le prosélytisme qui se révèle presque toujours contre-productif. L’essentiel est de rejoindre l’autre tel qu’il est, là où nous pouvons nous comprendre, voire nous aider à construire plus d’humanité. Il ne s’agit pas de faire du relativisme, mais de considérer notre Foi, non comme un étendard qui nous sépare du monde, mais comme une force qui nous rapproche de la société dans laquelle nous vivons, quel que soit ce qui nous heurte.

C’est donc ce que nous souhaitons continuer de mettre en oeuvre, modestement et avec humilité durant cette année 2020, et nous espérons que vous serez là pour nous accompagner.

Marie Paule Dimet

Janvier 2020.

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En cette année 2019, deux réflexions me viennent à l’esprit.

D’abord, nous pouvons tous constater que les nuages s’assombrissent sur notre terre. En effet, ainsi que l’écrit l’astrophysicien Aurélien Barreau, « La vie, sur terre, est en train de mourir. L’ampleur du désastre est à la démesure de notre responsabilité. L’ignorer serait aussi insensé que suicidaire ». Il va nous falloir vivre une révolution. Et c’est presque une bonne nouvelle ! Et dans son encyclique Laudato Si, le pape François nous avait justement rappelé à notre responsabilité face aux innombrables abus que nous commettons, en nous comportant comme de mauvais propriétaires de notre terre, alors que nous n’en sommes que les petits usufruitiers.

La situation est grave, et il ne sert à rien de nous la cacher. Nous sommes tous concernés, et particulièrement les Chrétiens.

Mais, et c’est la seconde réflexion, j’ai été très intéressé, en cette rentrée, par la revue « Jésus » éditée par Bayard. Son troisième numéro, qui a pour rédacteur en chef le footballeur Olivier Giroud, raconte la conversion de plusieurs footeux, et leur confiance dans le Christ Jésus. Ainsi, aidé du pasteur Joël Thibault, Olivier Giroud loue son Berger, comme il dit, citant le Psaume 23 (L’Eternel est mon berger), sa prière préférée. Un beau témoignage de foi ! A lire…

Et bien sûr, nos  activités continuent, avec, notamment, en novembre prochain, un hommage rendu aux églises construites au XXème siècle dans notre diocèse. Nous en reparlerons. Mais, d’ores et déjà, retenez les dates des 21, 22, et 23 novembre, où vous pourrez entendre de beaux comédiens qui vous feront voyager d’Ezéchiel à Raymond Devos, à travers des textes magnifiques.

« L’Eternel est mon berger, je ne manque de rien ».

Pierre Moutarde, Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi

Septembre 2019

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Nous demanderait-on de définir  : arts, culture(s) et foi, qu’il serait bien difficile de définir chaque terme sans ajouter aux livres poussiérisés qui encombrent les rayons de nos bibliothèques.

Il serait plus aisé de montrer ce qui les réunit par l’exemple de ce que nous avons proposé, et par exemple les conférences du printemps sur « Les Chemins artistiques vers l’Evangile au XXème siècle ». Ou le choix autour de la Semaine Sainte du texte de Jean-Pierre Siméon « Et ils me cloueront sur le bois », plutôt que ceux de Péguy (Le Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc), ou de Claudel (Le Chemin de Croix ou Jésus descendu de la Croix de Claudel). Ceux qui croyaient au ciel, et celui qui n’y croyait pas ? Mystère de la Foi qui passe par la Grâce des rencontres… La Foi justement, allez donc la définir ! La Culture encore, on peut la prendre par le bout de la métaphore: semence, terreau, racines… Et « nous, alors, quel est notre rôle dans tout ça » pour reprendre une réplique de Vladimir à Estragon dans « En attendant Godot » de Beckett. Notre rôle de proposer l’engrais, d’arroser… de quoi jardiner en somme, de donner accès à la Parole. Ecoutons Denis Vasse, jésuite psychanaliste et théologien lyonnais: « La Parole de Dieu est là pour que le monde croit, qu’en croyant il espère, et qu’en espérant il aime ». La « petite Espérance » de Péguy, échappée de la boite de Pandore applaudit à deux ailes, tandis que Valère Novarina, le dramaturge, dans l’un de ses aphorismes dont il a le secret fait dire à l’un de ses personnages: « Notre chair physique c’est la terre, notre chair spirituelle c’est la parole ». Et le Verbe s’est fait chair… La parole, pas la communication, la parole, en deçà et au-delà des mots. Voila de quoi répondre à Alexandre Laurent, tête de pont d’une médiocratie militante, best-seller qui écrit: « L’Evangile du transhumanisme va se répandre comme une trainée de poudre, enchainant des conversions avec beaucoup plus  de rapidité que l’Evangile chrétien au début de notre ère… ». La bonne nouvelle c’est justement l’Evangile qui a traversé les siècles, et rappelons que « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul, mais s’il meurt il porte beaucoup de fruits ».

La rentrée sera marquée par la visite à l’automne de trois églises de la région lyonnaise sous la conduite de Violaine Savereux-Courtin et de Maryannick Chalabi (Commission d’Art Sacré) qui publient, en septembre, un remarquable, ouvrage sur « Eglises XXème du diocèse de Lyon ». Ouverture vers la quatrième dimension de l’espace, pour reprendre les termes de Le Corbusier. Les poètes seront convoqués pour nous aider à meubler le silence qui doit précéder l’écoute de la Parole, tant il est vrai que Poésie et Théologie sont proches,  et que l’acteur a mission de nous la faire entendre. Dans l’Echange de Claudel, l’actrice Lady Ebernon explique ainsi à Marthe ce qu’est le théâtre: « Ils m’écoutent et ils pensent ce que je dis; ils me regardent et j’entre dans leur âme  comme dans une maison vide ». Au printemps, Arts, Cultures et Foi s’attachera au cours de quatre conférences à la présentation de personnages de la Bible à travers les Arts (musique, littérature, théâtre, cinéma).

Ainsi souhaitons que les fruits soient conformes à la promesse des fleurs et profitons de l’été pour jardiner…

Hugues Rousset, membre d’Arts, Cultures et Foi.

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Au printemps de quoi rêvais-tu……..

……..D’un printemps ininterrompu.

Jean Ferrat.

Après les froidures de l’hiver, avec ces jours qui étirent des obscurités qui n’en finissent pas, le retour du printemps vient réveiller de nouveaux rêves, de nouvelles ardeurs, avec l’espérance de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres. Oui, parfois l’espoir utopique, mais tellement précieux, d’un printemps ininterrompu.

Si l’on abandonne les calendriers qui nous montrent le cycle immuable des saisons, et si nos regards se tournent vers toutes les richesses que nous offrent à longueur d’année les arts dans leur intarissable variété, il est possible de vivre dans nos esprits, dans nos coeurs et dans nos âmes, l’expérience d’un printemps jamais interrompu.

Avec le printemps, arrivent pour les chrétiens, les moments les plus riches de notre calendrier liturgique, faisant se succéder le Carême, la Semaine Sainte, le temps de Pâques.

Notre service diocésain Arts, Cultures et Foi, s’est largement investi, et s’investira encore dans ces jours où notre foi est particulièrement interrogée, et où elle peut être mise à l’épreuve au travers de différentes manifestations qui font justement se rencontrer arts, cultures et foi.

Vient juste de se terminer un vaste cycle de quatre conférences accueillies par le sanctuaire Saint-Bonaventure, sous l’appellation de Chemins artistiques vers l’Evangile au 20ème siècle. L’occasion de procéder à un large survol de la création artistique de ce siècle, à partir des oeuvres et de leurs auteurs, dans les domaines de la musique, du théâtre, de la littérature et du cinéma. Un siècle d’une impressionnante richesse, de György Ligeti à Robert Bresson, de Paul Claudel à Albert Camus.

La Semaine Sainte sera l’occasion de proposer une lecture par un comédien, du texte dramatique de Jean-Pierre Siméon, Et ils me cloueront sur le bois. Lecture donnée sur deux jours en différents points de Lyon (répertoriés sur ce site Internet), et ponctuée de moments musicaux joués à l’orgue.

Au printemps 2019, de quoi rêvons-nous ? Probablement d’un monde de paix, de fraternité, de justice, où chacun, avec ses sensibilités, ses interrogations, ses joies ou ses souffrances trouvera sa place, quelle que soit sa foi, quels que soient les dons dont il a hérités. D’un monde où l’écoute d’un morceau de musique, la rencontre avec un texte de théâtre, la lecture d’une oeuvre littéraire, la vision d’un film, sont autant d’occasions de se sentir unique et indispensable face à Dieu et face à son prochain, quelles que soient ses différences, quelle que soit sa personnalité. Unique, indispensable, et solidaire.

Pierre Quelin – Membre d’Arts, Cultures et Foi.

Avril 2019

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« Au contact des oeuvres, l’humanité attend d’être éclairée sur son chemin et son destin » (Jean-Paul II).

En 2018, c’est dans cette idée de l’art comme vecteur de communication, que l’équipe Arts, Cultures et Foi a proposé deux soirées à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Première Guerre Mondiale, l’une cinématographique, l’autre littéraire avec lecture de textes par des comédiens, entrecoupée d’intermèdes musicaux. La beauté des textes, la beauté du lieu-la Chapelle de l’Hôtel-Dieu-la jeunesse et le talent des comédiens et du musicien, nous ont fait toucher la dimension infinie de l’homme, mais aussi les blessures qui la défigurent. Les artistes, dans leur exploration personnelle du monde, nous rappellent que l’émotion qui réunit les sensibilités, nous permet d’entrer en résonance avec le plus profond de notre être, nous met en face de l’éternel qui réside en chacun de nous.

Pour construire une société fondée sur les valeurs de respect, de tolérance, il est aussi nécessaire de donner à l’art sa mission fondamentale de questionnement. C’est aussi le sens des conférences que nous proposons au sanctuaire Saint-Bonaventure. Ainsi, comme l’art amène à porter un regard nouveau sur le monde, et apporte un « supplément d’âme », de même la culture est un facteur essentiel de discernement, elle incite au dialogue et au respect de l’autre qu’il soit chrétien, catholique ou non croyant. Nous avons tous notre partition à jouer, et l’art ne relève pas du superflu; il est au coeur de tout projet, de tout épanouissement. Nous partageons avec les équipes du Pôle artistique du diocèse, le désir de « servir la création artistique », lieu d’expériences fortes, lieu privilégié de l’émotion, lieu où se joue aussi l’art du bien vivre ensemble.

Ainsi, la simplicité émouvante du conte de Noël de Benjamin Faijan intitulé « Une lumière dans la nuit », le cycle de conférences des Alter-Catho du café Le Simone sont autant de façons de répondre à ce désir d’infini et d’absolu présent chez chacun d’entre nous. C’est pour cette raison que nous avons cherché à mieux les connaître.

Unissant le visible et l’invisible, le dit et le non-dit, l’art nous incite à être à l’écoute de notre monde, afin d’y accomplir ce pourquoi nous y avons été envoyés, il est une des voies les plus émouvantes par lesquelles l’homme peut s’approcher de Dieu.

Alors, en cette période traditionnelle de voeux, souhaitons que notre équipe contribue, par de nouvelles propositions et rencontres, à la libération créatrice qui donne à l’homme son vrai visage.

« Qu’on soit croyant ou qu’on ne le soit pas, ce n’est pas cela qui importe, ce qui importe, c’est de vivre cette prise de conscience, de vivre cet infini en soi et dans les autres. Celui qui ne l’a pas reçu est en deçà de son humanité et tant qu’il n’a pas accédé à cette expérience, il faudra qu’il pousse sa recherche jusqu’au moment où il aura identifié cet infini, et jusqu’au jour où il comprendra ce qu’il en résulte pour son comportement ». (Maurice Zundel).

Françoise Zehnacker, membre d’Arts, Cultures et Foi.

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L’été touche à sa fin. Une nouvelle année d’activité commence. Elle sera riche de tout ce que nous vivrons avec les autres.

Pour notre part, à Arts, Cultures et Foi, nous avons à coeur de proposer des temps d’écoute, de réflexion sur notre foi à travers l’art, et de nous laisser interpeller par celui-ci. Car qui ne voit qu’il n’y a de culture que lorsqu’est en jeu la question du sens de notre destinée ? André Malraux voyait ainsi dans la culture l’ensemble des signes, des formes, des débats que l’homme suscite en contemplant sa propre énigme.

De ce constat, découle une conséquence: scrutant le mystère de l’homme, la culture n’est jamais neutre. Il n’y a pas plus de neutralité dans un texte de Voltaire que dans une page de Paul Valéry, dans un film que dans une oeuvre du grand compositeur György Ligeti: toute production de l’esprit suppose un élan, des choix, un pari, de sorte que la culture ne vit que par le questionnement et le débat.

Dans les oeuvres les plus hautes du génie humain, la littérature, la musique, le cinéma, les arts, la science, affleure une aspiration qui dépasse l’homme lui-même et fait signe vers la transcendance; que la beauté dont l’art porte la nostalgie est un chemin d’ouverture à l’absolu; que la littérature est un détour nécessaire pour qui veut se comprendre et comprendre le monde.

Cette saison, nous allons particulièrement explorer notre siècle, d’abord en commémorant le centenaire de 1918, car la mémoire est une dimension de notre foi chrétienne. Plus tard, sous le titre générique Chemins artistiques vers l’Evangile au 20ème siècle, nous approfondirons les auteurs et les oeuvres qui, dans ce siècle passionnant, nous disent quelque chose de l’Evangile. Notre site Internet se fera largement l’écho de toutes les rencontres. Nous serons heureux de vous rencontrer et de faire ce parcours avec vous.

A bientôt.

Pierre Moutarde.

Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi.

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Avril 2018.

Nous voici déjà en avril. Notre Service Arts, Cultures et Foi a traversé l’hiver sans chômer: la proclamation de l’Ecclésiaste à l’Annonciation le jour du Mercredi des Cendres, débat-rencontre avec l’auteure Karima Berger, quatre conférences à Saint-Bonaventure sur le thème Arts et Evangile, un colloque à l’Espace Saint-Ignace sur le thème Dieu et le théâtre !

Ce qui est beau et bon, c’est que je croise de plus en plus de personnes qui disent avoir soif de nourritures culturelles en lien avec la foi. Et il me revient en tête les paroles de la philosophe française Simone Weil qui écrivait: « Dans tout ce qui suscite en nous le sentiment pur et authentique de la beauté, il y a réellement la présence de Dieu ».

L’art, sous toutes ses formes, envahit les sociétés contemporaines, à tel point qu’il est parfois devenu un produit de consommation. Les hommes et les femmes de notre temps sont ainsi plus susceptibles de s’ouvrir à la rencontre avec Dieu par cette voie d’accès, ce chemin qu’est la beauté. Ainsi, si vous n’avez pas vu le très beau film de Cédric Kahn La Prière dont nous avons parlé sur notre Site, courez-y et voyez combien cet art magnifique qu’est le cinéma sait exprimer ce qui est spirituel en l’homme, combien il sait dire ce qui échappe à toute représentation.

Bon Printemps !

Pierre Moutarde, Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi.

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Janvier 2018.

En 2017, notre Service Arts, Cultures et Foi a réalisé de belles entreprises, et il s’est enrichi d’un nouveau membre, le Père Michel Quesnel, homme de culture, exégète, auteur de nombreux ouvrages magnifiques. Chaque membre du service a eu à coeur de construire des passerelles, de dialoguer avec les personnes que nous avons été amenés à rencontrer dans nos différentes activités et dans notre vie sociale.

Par ailleurs, notre nouveau Site Internet est en activité depuis le mois d’août, et grâce à Pierre Quelin, il contribue à mieux faire connaître Arts, Cultures et Foi. N’hésitez pas à le consulter.

En 2018, il nous faut aller plus loin, en travaillant toujours davantage à l’approfondissement de notre dialogue avec la société. Nous voyons bien que ce dialogue est plus que jamais nécessaire dans un monde où ne cessent de s’élever des murs d’incompréhension.

En ce premier trimestre, le programme d’Arts, Cultures et Foi est copieux: du 27 février au 20 mars, quatre conférences organisées au Sanctuaire Saint-Bonaventure par les membres de notre équipe, traiteront de la thématique « Arts et Evangile ». En parcourant quatre formes artistiques, nous tenterons de repérer les traces évangéliques que nous ont léguées et que nous laissent encore aujourd’hui les artistes et les écrivains. Notez aussi dès à présent que le 24 mars, nous organiserons une journée de réflexion sur le théâtre: Dieu habite-t-il le théâtre ? Nous reviendrons bien entendu sur ces manifestations.

En ce début d’année, renouvelons notre espérance dans ce monde si beau qui nous a été donné, et je fais miennes ces paroles prononcées par Martin Luther King il y a bien longtemps déjà:

Aujourd’hui, dans la nuit du monde et dans l’espérance, j’affirme ma foi dans l’avenir de l’humanité.

Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.

Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent l’homme à ce point captif de la nuit que l’aurore de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.

Je crois que la vérité et l’amour, sans conditions, auront le dernier mot effectivement.

La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.

Je crois fermement qu’il reste l’espoir d’un matin radieux, je crois que la bonté pacifique deviendra un jour la loi.

Chaque homme pourra s’asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et plus personne n’aura plus de raison d’avoir peur.

Bonne année !

Pierre Moutarde, Délégué épiscopal.

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Novembre 2017

Cet automne, de nombreux évènements culturels émaillent la ville de Lyon. Il y a eu le Festival Lumière, puis la Biennale d’Art Contemporain, il y a la Biennale d’Art Sacré Actuel qui connaît un fort succès, sans compter les nombreuses programmations des institutions théâtrales et musicales, et aussi des lieux culturels plus modestes mais très dynamiques qui irriguent la Métropole. Toutes ces manifestations sont l’occasion de croiser de nombreux artistes: peintres, sculpteurs, comédiens, musiciens. Tous nous disent quelque chose de l’homme.

A Arts, Cultures et Foi, nous cherchons à savoir si le travail des artistes peut ouvrir des chemins de dialogue entre les hommes: quel rôle peuvent jouer les artistes, à une époque tellement marquée à la fois par la violence et par l’argent, mais aussi par la rencontre des cultures et des élans de solidarité ? L’art est-il une manière d’ouvrir les sources de vie encore cachées dans le monde, d’ouvrir nos yeux à l’émerveillement devant la vie ? Une démarche artistique peut-elle ouvrir à une dimension transcendante de la vie ? Peut-être même à Dieu ? L’art est-il « une sorte d’appel au mystère » ?

Ces questions guident notre démarche, et nous ne manquerons pas de vous la faire partager à travers tous les évènements que nous vous ferons connaître tout au long de l’année.

Pierre Moutarde, Délégué épiscopal.

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Juillet 2017

Service du diocèse de Lyon, « Arts, Cultures et Foi » s’est donné pour mission de repérer les oeuvres et les artistes qui nous interpellent au plan spirituel, et qui peuvent être source commune de rencontre, de dialogue et de questionnement.

Cela peut concerner un livre, un film, un spectacle, une exposition. Dans notre équipe, nous considérons que les artistes disent quelque chose du monde, et que la fréquentation des arts et des artistes est une saine interpellation qui ne peut que fortifier notre foi en Dieu.

L’Art est un formidable média pour entrer en dialogue avec les autres, et il est certainement très bien placé pour dialoguer avec les incroyants. Au-delà des personnes, il s’agit de faire en sorte que chrétiens et incroyants se connaissent et se parlent.

Le diocèse de Lyon a quelque chose à dire aux incroyants, et il a quelque chose à apprendre des incroyants. Et tout en demeurant ce que nous sommes, nous pouvons nous retrouver sur des options humanistes: « Les motivations religieuses de cet engagement peuvent ne pas être partagées, mais les convictions morales qui en découlent constituent un point de rencontre entre les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté » (Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise n° 579).

Pierre Moutarde – Délégué épiscopal Arts, Cultures et Foi.

 

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