Le Hérisson

de Mona Achache

France, 1h42, 2009.

Sortie en France le 3 juillet 2009.

avec Josiane Balasko, Garance Le Guillermic, Togo Igawa.

Tiré d’un livre à  succès, une comédie fine sur la vie dans un immeuble à  travers le regard d’une collégienne pétillante et grave, un film tout public.

herisson2.jpgPour observer le comportement des humains, rien ne vaut le décor d’un immeuble d’habitation. Des personnages, qui ne devraient jamais se rencontrer, se croisent dans les parties communes. Des rencontres improbables peuvent avoir lieu et les drames de la vie ordinaire y ont un écho très particulier. Si tous n’atteignent pas le niveau du romancier Georges Perec dans La Vie mode d’emploi, de nombreux auteurs nous laissent de jolis livres. Après avoir connu un très beau succès de librairie en France, le roman de Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, devient un film et donne un très beau rôle à  Josiane Balasko.

Les trois personnages principaux habitent le même immeuble parisien, dans un quartier chic. Il y a madame Michel, la concierge, Paloma, une fillette de 12 ans et le nouveau locataire, un vieux monsieur japonais. Autour d’eux, comme dans une ronde qu’ils mènent, une grande sœur, un poisson rouge, quelques chats, une petite joueuse de go, un ministre, Tolstoï, des tablettes de chocolat, une jolie robe noire, un sinistre calendrier et la dame qui arrose trop souvent ses plantes vertes. Il y a l’inquiétude d’une adolescente face à  la mort – et donc au sens de la vie. La lassitude de ceux que personne ne regarde et qui deviennent peu à  peu transparents.

Donnant la priorité au jeu des acteurs, la jeune réalisatrice Mona Achache trouve d’habiles astuces cinématographiques pour nous faire pénétrer dans les pensées de ses personnages. Paloma dessine sans fin ses peurs sur les murs de la chambre et, à  l’aide d’une petite caméra, met en scène les comportements absurdes de ses parents, avec des commentaires sidérants de lucidité. Madame Michel, tout en lourdeur fatiguée, se perd dans le triangle thé/chocolat/littérature. Qui les remarquera ? Il faut bien sûr un étranger pour porter un autre regard sur notre entourage.herisson3-2.jpg

Avec beaucoup d’humour et sans niaiserie, Le Hérisson déroule cette histoire banale où la fiction met du rêve dans le quotidien. Un film attachant, fabriqué avec beaucoup de soin, qu’on regarde avec beaucoup de plaisir.

Magali Van Reeth

Signis

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