The Descendants

d’Alexander Payne

Etats-Unis, 2011, 1h50

Sortie en France le 25 janvier 2012.

avec George Clooney, Shailene Woodley, Amara Miller.

Dans un cadre exotique, une comédie douce amère sur la famille, entre couple au bord de la rupture, ados enflammés et querelles autour du patrimoine hérité des ancêtres.

Contrairement à  ce que les clichés des agences touristiques veulent nous faire croire, on peut aussi être très malheureux quand on habite toute l’année à  Hawaï, à  Tahiti ou dans une autre de ces îles dites paradisiaques D’abord, si le paradis existait quelque part sur terre, ça se saurait. The Descendants, les héritiers en français, joue sur ce décalage pour instiller un facteur comique dans un drame familial : quand on est en bermuda et chemise à  fleurs criarde, beaucoup de situations semblent moins graves et on est forcément un peu plus ridicule.descen4.jpg

Pourtant, c’est bien un drame que vit Matt King lorsque sa femme se retrouve dans le coma après un accident de ski nautique. Lui qui fuyait dans le travail depuis des années, le voilà  obligé de faire face au quotidien et à  ses deux filles. Alexandra est une adolescente revêche, adepte des situations à  risques, et Scottie une enfant boulotte qui n’a pas la langue dans sa poche. Il faut ajouter une belle-mère déconnectée et une horde de cousins s’étripant sur la vente du domaine familial. Hawaï sera donc à  l’unisson des ennuis de Matt, on verra beaucoup de pluie, peu de jolies filles en maillot de bain, beaucoup d’embouteillages et de couloirs d’hôpital.

Au-delà  du côté comique crée par ce décalage, il y a un homme qui a gâché sa vie, et celle de sa famille, à  force de considérer les relations affectives comme un dû, que ce soit l’amour de sa femme ou la complicité avec ses filles. N’ayant rien fait pour les entretenir, il s’étonne que toutes trois lui échappent. Tout comme il laisse échapper l’héritage familial contre une grosse somme d’argent (quelque chose qu’on peut mieux mesurer que l’amour). L’acteur américain George Clooney est parfait dans ce rôle du type sûr de lui, courant en tongs après l’amant de sa femme !descen3.jpg

Le charme du film, c’est aussi la complexité de tous les personnages, que le spectateur a vite fait de classer dans la catégorie du « parfait crétin », avant de se rendre compte qu’il a jugé trop vite Comme en regardant une carte postale, on ne voit qu’une partie du paysage. Comme Matt, qui croyait que tout était immuable et laissait filer le sens de la vie.

Magali Van Reeth

Signis

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés