Chroniques Cinéma – Une merveilleuse histoire du temps

de James March

avec Eddie Redmayne et Felicity Jones
(Film Britannique 2h03).

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

C’est l’un des plus grands astrophysiciens du XXème siècle. Stephen Kawking est connu pour ses travaux sur les trous noirs et la cosmologie. Il a publié un ouvrage qui fit date dans les années 80, vendu à  1O millions d’exemplaires : « Une brève histoire du temps » dans lequel il proposait une explication sur le commencement du monde et le fameux big-bang. Il a occupé la chaire de Newton à  l’Université de Cambridge.

Si le film de James March s’intitule « Une merveilleuse histoire du temps », c’est qu’il raconte la vie de cet homme hors norme, vue à  travers le regard de celle qui fut son épouse pendant trente ans, sans qui sans doute il n’aurait pas été ce qu’il est devenu et qui a raconté leur histoire dans un livre.

Jane a connu Stephen sur les bancs de l’Université à  Cambridge en 1963. Quelques mois de relations avant qu’ils n’apprennent que Stephen est atteint d’une maladie neuro-dégénérative incurable, plus communément appelée Maladie de Charcot. Il ne lui reste, selon les médecins, plus que deux ans à  vivre. Contre toute attente, Jane reste à  ses côtés, mieux elle l’épouse, va le soutenir, le porter littéralement, s’effacer, oublier ses ambitions professionnelles pour se consacrer entièrement au soutien médical et psychologique de son mari bientôt en fauteuil roulant, puis trachéotomisé.

Et c’est le corps déformé, raidi, recroquevillé sur un fauteuil roulant, s’aidant d’un ordinateur à  commande vocale qu’il va continuer à  travailler et regarder grandir ses trois enfants

Il ne faut pas attendre de ce biopic des explications poussées sur la théorie du big-bang mais d’avoir choisi l’adaptation du livre de Jane Hawking ouvre toute une réflexion sur la part des femmes dans la réalisation professionnelle de leur mari, la façon dont un couple vit au quotidien avec le très lourd handicap d’un des conjoints. Et pose la redoutable question : jusqu’où se « sacrifier », s’oublier ?

Jane rencontrera un pasteur et les sentiments qui naissent entre eux seront écartés à  regrets.

Au bout de trente ans de mariage, Stephen et Jane se sépareront mais resteront amis. Lui se liera avec son orthophoniste ; elle, retrouvera le pasteur qu’elle épousera.

C’est un film très « british » qui nous est offert, tout en retenue, en couleurs pastels, en intérieurs cosy qui laisse entrevoir malgré tout les sentiments d’amour infini pour l’époux choisi, de passion non dite pour cet autre homme croisé, la peine pour la carrière que Jane a sacrifiée, l’immense courage de tous les deux pour surmonter les difficultés physiques et morales d’un tel handicap, d’exquises questions sur la vie, l’amour et Dieuposées souvent avec humour !

Eddie Redmayne est bluffant de vérité. Il campe avec humanité l’astrophysicien à  qui il ressemble tant, sans jamais en faire trop. Il EST Stephen Hawking. On gardera longtemps en mémoire son sourire quasi permanent, ses doux yeux bleus derrière ses lunettes. Il est nominé pour l’Oscar du meilleur comédien.

Le film est lui en lice pour l’Oscar du meilleur film.

Stephen Hawking vit toujours en Angleterre. Il a aujourd’hui 72 ans.

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