Chroniques Cinéma – Les deux amis

de Louis Garrel

avec Louis Garrel, Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani

Français 2015.

Chroniques Cinéma de Marie-Noëlle Gougeon

Une adaptation très libre de la pièce de Musset « Les caprices de Marianne ». Ou l’histoire du trio amoureux revisité par Louis Garrel, admirateur de la Nouvelle Vague.

La littérature et le cinéma ont souvent utilisé le thème du trio amoureux comme ressort dramatique. Les deux amis, le film de Louis Garrel, trouve son argumentaire dans la pièce d’Alfred de Musset « Les caprices de Marianne ». Mais on pense évidemment côté cinéma à  Jules et Jim, l’opus de François Truffaut.

Clément et Abel sont des amis « pour la vie ». Pourtant, l’arrivée de Mona dans la vie amoureuse du premier va très vite menacer cette complicité à  la fois très forte et détonante. Ils se ressemblent si peu !

Mona, elle, est plus mystérieuse. Merveilleuse Golshifteh Farahani ! En semi-liberté, elle doit réintégrer la prison chaque soir mais n’a rien dit à  Clément. Les deux garçons vivent de petits boulots : Clément fait de la figuration, Abel travaille dans un parking mais se veut écrivain !
Ce qui devait arriver arrivera : Abel se sentira attiré par Mona, Clément imaginera la trahison. Mais c’est Mona qui paiera pour les impudences des deux garçons. Comme si elle était la seule adulte du trio..

Louis Garrel réalise ici son premier long métrage. On pourra lui reprocher son trop grand penchant pour la nonchalance, le goût des discussions sans fin, le dilettantisme.
Il faut plutôt regarder ce film comme un album ouvert sur la vie précaire des trentenaires d’aujourd’hui, tant dans leur vie sociale, professionnelle qu’amoureuse. Rien n’est pérenne, un rien peut faire envoler les quelques idées que ces jeunes parisiens développent sur l’amitié, l’amour, la vie.
Il y a du Jean-Luc Godard dans ce film mineur mais attachant, on pense à  A bout de souffle »… Des dialogues écrits mais dits « nature », une déambulation à  travers Paris accompagnée de la musique mélancolique et nostalgique de Philippe Sarde.
La réalisation est soignée et au vu du générique, on pense que le jeune réalisateur a su bénéficier des conseils de certains de ses aînés !
Finalement, Louis Garrel donne de cette jeunesse qui se cherche une image un peu perdue où l’amitié apparaît un sentiment plus fort que l’amour et qui sera sauvé
« Les deux amis » ou l’art d’un certain désenchantement, bien dans l’air du temps.

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