Chronique cinéma – Lettres au Père Jacob

de Klaus Hà¤rචavec
Kaarina Hazard et Heikki Nousiainem Finlandais ( 2015) 1h15.

Une œuvre âpre et lumineuse sur le thème de la Rédemption et de la MiséricordeUne belle méditation sur les rencontres de la vie

Condamnée à  perpétuité, pour le meurtre de son beau-frère, Leila, la cinquantaine, voit sa peine écourtée au bout de 12 ans. Elle est alors envoyée au service du Père Jacob, un pasteur aveugle perdu au cœur de la forêt finlandaise dans un vieux presbytère de bois. Elle devra l’aider à  répondre aux innombrables lettres qu’il reçoit comme « conseiller spirituel ».
C’est la rencontre improbable entre deux solitudes, l’une en mal d’amour la seconde en trop plein de générosité.
On pourrait penser que le scénario est écrit d’avance : à  Leila le rôle ingrat, au Père Jacob celui de saint homme. Il n’en est rien. Au fil de l’histoire c’est un lent dévoilement de l’un et de l’autre qui nous est proposé.
Les réponses que donnent le Père Jacob par oral à  Leila s’enracinent dans le Nouveau Testament, l’épître aux Philippiens, l’Evangile de Jean. Mais ce courrier de moins en moins abondant lui fait découvrir aussi son besoin du prochain : « Ces lettres ne m’étaient-elles envoyées que pour me faire connaître les desseins de Dieu » s’interroge-t-il ?
C’est lui qui a demandé la grâce de la condamnéeOn saura à  la fin du film pourquoi.
Refermée sur elle, sans amour pour les autres, Leila va peu à  peu retrouver son humanité, laisser parler son cœur, le souci de ce pasteur qui s’accroche à  tous ces messages comme autant d’appels divins. Il ira au bout de son sacerdoce. Elle l’accompagnera jusqu’au bout de sa vie.
Finalement suivre le Christ est plus « facile » qu’on ne le croit. C’est aimer.. Leila va le découvrir, recevant alors une autre forme de grâce
Lettres au Père Jacob est un film âpre et lumineux à  la fois. Il offre une mise en scène épurée, des tons froids, un soleil d’hiver, la présence de l’eau et de la nature, des comédiens habités par leurs rôles, une bande son soulignant la dramaturgie de l’histoire. On pense à  Bergman.

A quelques jours de la Semaine Sainte voici une belle œuvre exigeante mais donnant aux mots Rédemption et Miséricorde tout leur sens. Une belle méditation de Carême

Le film est soutenu par La Croix, RCF et La Vie
Attention le film commence à  l’heure sans pub ni bandes annonce

Marie-Noëlle Gougeon

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19559781&cfilm=174341.html

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