Hôtel Feydeau au TNP Villeurbanne

Hôtel Feydeau – Scènes de la vie conjugale

Le Feydeau des pièces en un acte est bien connu: Feu la mère de Madame, Léonie est en avance, On purge bébé, Mais n’te promène donc pas toute nue…Elles sont écrites après les grandes pièces, après qu’il eût quitté le domicile conjugal, et un peu avant qu’il ne souffre d’une paralysie générale, forme neurologique de la syphilis, qui devait l’emporter en 1921.

Ces pièces sont habituellement montées par des amateurs et séparément. Ici, c’est un grand metteur en scène, Georges Lavaudant, plus connu pour son attrait pour la modernité et l’avant-garde, qui les réunit en un patchwork, épurées de toutes les longueurs, en moins d’une heure trente, avec une pièce supplémentaire en prime, écrite et jamais jouée: Cent millions qui tombent.

Elles sont montées façon Belle Epoque, avec de merveilleux costumes, haut en couleur, et à la mode Feydeau, avec un rythme endiablé. Les répliques fusent, les portes claquent, et des intermèdes musicaux avec des danses évoquant Fred Astaire lient le tout pour notre bonheur. Décors minimalistes.

Les acteurs sont excellents, et on retrouve les anciens de Grenoble, où Georges Lavaudant fut directeur du Centre Dramatique National. Des jeunes pleins de talent, et André Marcon que l’on n’imaginait pas dans Feydeau.

Surtout, réunir ces pièces dégagées de l’adultère qui nourrit la plupart des intrigues de l’époque, fait apparaître la justesse, évidente par la caricature ici féroce des scènes habituelles de la vie conjugale. Enfin, on aperçoit, par la concentration des répliques les plus drôles et décalées, que Feydeau annonce le théâtre de l’absurde.

Allez-y. Il y a des places.

Hugues Rousset

Représentations jusqu’au samedi 23 décembre 2017

Théâtre National Populaire, 8 place du Docteur Lazare Goujon, Villeurbanne

www.tnp-villeurbanne.com

Grace Seri, André Marcon et Gilles Arbona

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