Frédéric Boyer à la tête des Editions P.O.L.

Bonne nouvelle pour la littérature.

Frédéric Boyer prend la suite de Paul Otchakovsky-Laurens, décédé accidentellement début janvier, à la tête des Editions P.O.L.

La mort de cet éditeur a été une perte immense, mais les amoureux de la littérature seront rassurés et heureux d’apprendre que Frédéric Boyer lui succède. Si tant est que certains pensent qu’on ne peut remplacer Paul Otchakovsky-Laurens.

Frédéric Boyer n’est pas très connu du grand public, malgré une oeuvre riche et variée. Il était jusqu’à ce jour directeur éditorial chez Bayard depuis 2000.

Romancier, poète, essayiste, traducteur: la palette de Frédéric Boyer fait miroiter les couleurs. Mais l’unité de son oeuvre se fait autour des préoccupations sociales et de la recherche spirituelle dans laquelle il n’hésite pas à s’aventurer aux frontières de la transgression. C’est un prophète pour notre temps qui ose dire ce qu’il faut dire, ce dont nous avons besoin.

L’accueil des migrants est un devoir incontournable pour les gens de Foi dans son essai Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? L’espérance est une nécessité dans un monde qui la rejette et la méprise. Frédéric Boyer nous rappelle ainsi, que nous soyons croyants ou non, l’urgence d’assumer notre humanité.

Il semble que les auteurs de P.O.L. soient eux aussi rassurés de le voir assumer l’avenir de cette maison d’édition. On ne peut que les comprendre. Frédéric Boyer représente la garantie d’une littérature de qualité. Pour lui, la littérature est un tout, car à l’origine est la parole, que ce soit la parole de Dieu, celle de l’écrivain, et celle du traducteur. Exigence d’écriture et de traduction se confondent.

Etonnamment, je crois pouvoir affirmer aujourd’hui que figure en bonne place dans l’existence de chacun d’entre nous le problème de la traduction, la question de traduire les autres, la question politique de ce que vivent et ne vivent pas les autres, et celle de se traduire comme vivant. C’est à dire de s’éprouver comme vivant à travers l’énonciation du monde. (…) Vivre c’est traduire. *

La parole, l’énonciation, c’est la marque du divin dans notre humanité.

Nommer cet espoir. C’est ainsi que je comprends la première nomination qui résonne dans les commencements bibliques. *

Il est significatif que son dernier livre publié Là où le coeur attend, soit un hymne à l’espérance, car lui-même représente un espoir pour la littérature française.

Marie Paule Dimet

* Là ou le coeur attend – Frédéric Boyer – P.O.L. – 2017

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Frédéric Boyer

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