Littérature – Baudelaire à Lyon.

Nous commémorons cette année le bicentenaire de la naissance de Charles Baudelaire.

Né à Paris en 1821, Baudelaire a perdu son père alors qu’il était âgé de six ans. Sa mère s’est remariée un an plus tard avec le général Aupick que l’enfant a immédiatement détesté.

En 1832, son beau-père est envoyé à Lyon pour réprimer la révolte des Canuts. Baudelaire sera alors scolarisé au Collège Royal de Lyon, futur Lycée Ampère. Son séjour de quatre ans à Lyon sera pout lui une période d’horreur. Il s’ennuie, et surtout regrette Paris, Lyon étant une ville noire et fermée.

« Les murs sont si tristes, crasseux et humides, les classes si obscures, le caractère lyonnais si différent du caractère parisien. Dans cette ville noire des fumées de charbon de terre, on n’y trouve que de gros marrons et de fines soieries ».

Replié sur lui même, il passe alors pour un adolescent taciturne, au cerveau un peu félé, tantôt mystique, tantôt cynique, déjà passionné de poésie.

(D’après Gérard Chauvy – Le Progrès – Août 2015).

Baudelaire est sans aucun doute, l’un des plus grands poètes français. Après la période romantique qui l’a nourri, il annonce la poésie moderne. Son oeuvre majeure, Les Fleurs du Mal, a provoqué un scandale, et son éditeur a dû affronter plusieurs procès. L’oeuvre est une confession, celle du mal de vivre du poète, ses espérances, ses défaillances.

Il s’adresse à son lecteur, « mon semblable, mon frère ». « Il y a en tout homme , à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. »

Marie Paule Dimet

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Harmonie du soir, l’un de ses poèmes les plus connus, révèle le mysticisme profond du poète.

« Voici venir les temps où vibrant sur sa tige

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;

Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir;

Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;

Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige;

Valse mélancolique et langoureux vertige !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu’on afflige.

Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;

Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

Du passé lumineux recueille tout vertige !

Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…

Tout souvenir en moi luit comme un ostensoir.« 

Charles Baudelaire.

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Charles Baudelaire

(1821 – 1867)

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Le Collège Royal de Lyon, devenu Lycée Ampère.

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Une image de la révolte des Canuts en 1832.

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