Cinéma – La terre des hommes.

Un film de Näel Marandin – France – 2020 – 1 h 36.

Le film de Näel Marandin nous emmène en pays bourguignon sur un vaste domaine d’élevage de vaches et de génisses.

L’histoire va se concentrer autour de quatre personnages principaux: Bernard Bresset (Olivier Gourmet), le propriétaire du domaine qui souhaite se défaire de son cheptel et de ses terres, alors qu’une gestion « à l’ancienne » risque de déboucher sur une faillite. Constance, sa fille (Diane Rouxel), qui ne peut se résoudre à cette idée, bien décidée à reprendre la ferme, et à mettre en oeuvre de nouvelles méthodes de gestion plus modernes et qui conduiraient à retrouver une rentabilité éloignant le risque de faillite.

A quelques jours de son mariage, elle est aidée par son fiancé, Bruno (Finnegan Oldfield), bien disposé lui aussi à à s’engager aux côtés de Constance.

Le quatrième personnage est Sylvain Rousseau (Jalil Lespert), étranger au domaine, mais qui gère au travers de différents organismes les ventes du bétail aux enchères, et les aides susceptibles d’être accordées aiux exploitants qui souhaitent trouver des fonds pour financer la modernisation de leurs exploitations.

Ce sylvain Rousseau semble avoir le bras très long pour surmonter les obstacles, et trouver la meilleure solution aux problèmes et aux demandes de financement qui lui sont soumis.

Constance connait Sylvain, et c’est tout naturellement qu’elle se tourne vers lui pour lui faire part de ses projets. Sylvain, marié et père de deux jeunes enfants, va vite faire comprendre à Constance qu’un service, ça se paie, surtout quand il s’agit de rendre ce service à une fille jeune et jolie comme Constance.

Le film traite en parallèle deux sujets bien d’actualité en ce début du 21ème siècle: d’une part la situation du monde agricole confronté à de nombreuses difficultés, en particulier lorsque le moment est venu de trouver des successeurs à des exploitants vieillissants, et croulant souvent sous les dettes; d’autre part, les relations hommes-femmes, quand un mâle prédateur prétend imposer son désir à une femme qui n’est pas consentante.

Le film raconte la double lutte que Constance va être contrainte de mener, d’une part pour conserver le domaine familial avec l’aide de Bruno, son fiancé et futur mari, d’autre part pour résister aux violents assauts de Sylvain, bien décidé à ne pas laisser échapper une proie qu’il imagine facile à conquérir.

Le film dépeint le monde agricole, ici un élevage de vaches, avec beaucoup de justesse, évitant la caricature et l’image de carte postale. Même justesse en ce qui concerne les scènes mettant face à face les différents personnages, Constance et Sylvain en particulier.

Même si les situations sont souvent un peu convenues, et même si la réalisation reste un peu trop lisse au risque de la banalité, le film trouve son intérêt dans la description des difficultés du monde paysan, et dans la description des relations malsaines qui peuvent s’instaurer entre une femme et un homme sûr du pouvoir qu’il détient et qu’il croit exercer à sa guise.

L’intérêt du film réside aussi dans la qualité de l’interprétation qui donne une vraie crédibilité à chacun des personnages, avec une mention toute particulière pour Diane Rouxel, qui dans un monde d’hommes, campe brillamment une jeune femme libre, fière, courageuse, et battante.

Pierre QUELIN.

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Diane Rouxel

Finnegan Oldfield

Jalil Lespert

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