Concert Spirituel pour la fête de la Visitation

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Ave Maria
par l’ensemble Vox Laudis – Choeur diocésain

Jeudi 31 mai à  20h30
église de Neuville sur Saône

Ce concert spirituel est conçu comme un pèlerinage dans le temps de la musique où chaque période s’ouvre avec la salutation angélique  » Ave Maria « , un des textes sacrés des plus mis en musique à  toute époque. Alternant, solistes, chœur, orgue, ces polyphonies écrites hier ou aujourd’hui, et interprétées par des musiciens de ce temps, rejoignent chacun dans le mystère de son expérience personnelle, spirituelle ou religieuse.

De l’Ave Maria grégorien, mélodie simple et pure à  la simplicité redoutable du Salve Regina de Poulenc, cette « route musicale » emprunte les chemins divers d’une polyphonie populaire qui se complexifie, et où la voix conduit au silence. « Elle méditait tous ces évènements dans son cœur ».

Ensemble Vox Laudis-Chœur diocésain
Junko Ito-Bordage, orgue
Maud Hertz, soprano solo & Guy Lathuraz, baryton solo
L. Jullien de Pommerol, direction
Entrée libre – participation aux frais

65ème Festival de Cannes

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Le Jury œcuménique du Festival de Cannes, présidé par le suisse Charles MARTIG, sera également composé de:

-Magali VAN REETH, de Signis France et membre de notre équipe Arts, cultures et foi

 le pasteur Jean-Luc GADREAU

 le togolais Kodjo AYETAN, directeur de « Camera »

 la cinéaste canadienne Marianne SMILEY

 le bulgare Bojidar MANOV de l’Académie nationale de l’art du théâtre et du film à  Sofia

Le film primé est choisi pour ses qualités artistiques et pour les valeurs humaines et spirituelles qu’il souligne.
En 2011 le jury avait primé « This must be the place » de Paolo Sorrentino.

La femme source de Vie

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Exposition du 18 mai au 2 juin 2012 des Sculptures de Blandine Drouard, Estelle Thareau et Christian Revel

Espace Culturel Saint Clair – 12 rue de l’Eglise – 69530 Brignais

Vernissage de l’exposition le Vendredi 18 mai 2012 à  20h, à  l’espace Saint Clair

« La force morale de la femme, sa force spirituelle, rejoint la conscience du fait que Dieu lui confie l’homme, l’être humain, d’une manière spécifique précisément en raison de sa féminité Ainsi la « femme vaillante » devient un soutien irremplaçable et une source de force spirituelle pour les autres qui se rendent compte de l’énergie considérable de son esprit. » Jean Paul II, La dignité de la femme, n°30
À travers les sculptures proposées, cette exposition veut honorer la féminité dans toutes ses nombreuses dimensions.

Les artistes-sculpteurs

Blandine DROUARD
« Depuis 7 ans, je réalise des sculptures en terre au couteau. Elles sont toutes patinées et cirées. Mon thème favori est celui de la femme. J’aime faire apparaître un mouvement, une allure, un sentiment et je révèle ainsi un peu mes émotions et mes sensibilités.
La façon dont j’aborde le modelage n’est pas la même à  chaque fois. Je peux faire une sculpture d’après un modèle vivant, d’après une image ou d’après rien du tout, seulement une inspiration sans avoir une idée au départ.
D’après un modèle, c’est un travail technique. Il s’agit de reproduire au mieux la réalité, apprendre à  regarder. Pour l’interprétation d’une image, je choisis une photo ou une peinture et tente de retrouver ce qui m’a plu en elle : une forme, une attitude, une expression puis je mets ma touche personnelle. Petit à  petit, je me détache de l’image et continue avec mon imagination et ma
sensibilité. Parfois aussi, je me laisse guidée par la terre. Les lignes apparaissent au fur et à  mesure et c’est ma main qui me guide.
Les réalisations sont spontanées et très personnelles. Pour moi, la création artistique est un excellent moyen de communiquer ses émotions et je pense qu’elle a un sens plus grand quand elle est partagée avec les autres.

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Estelle Thareau
La Lune entre les Nuages
La sculpture m’habite depuis toujours ; le bois m’a attirée, j’ai essayé la pierre, puis j’ai découvert la terre. 2003, Uruguay : coup de foudre pour le raku ! J’y trouve le mode de cuisson qui me convient, où le feu apporte sa touche au projet initial ; chercher l’émotion que suscite une pièce unique parce que
née d’un processus qui laisse une place à  l’imprévu une mine à  explorer ! D’autres rencontres, et d’autres pistes encore s’ouvrent avec la découverte en 2009 du raku nu, qui me fascine, puis des terres polies enfumées depuis l’an dernier. Autant d’outils pour donner corps aux élans qui m’animent ; peutêtre
est-ce parce que mon autre passion est le théâtre, c’est l’être humain que j’aime à  explorer, sa beauté, son mouvement, ses attitudes fugaces … Ainsi, une galerie de personnages (souvent féminins !) s’anime, comme un lien à  tisser avec ceux qui verront ces sculptures !…

Christian Revel
Il y a une douzaine d’années, la tête s’envole vers un monde de sculpture, les mains plongent dans la terre, la glaise, l’argile, découvrant ainsi ce moyen d’expression faisant fi de la parole et tant mieux. Depuis, mon travail explore l’être humain, à  travers le modelage de l’homme primitif ou détaché, parfois brut, expressionniste, figuratif, abstrait, mais peu importe les étiquettes.
Thème sans fin, inépuisable, comme le raconte la vie des hommes ancrés sur terre ou le regard tourné vers l’intérieur, vers le spirituel. Mes créations toujours nature, sans artifice, le bois suffit à  la cuisson, avec parfois un soupçon de terre colorée ou alors un enfumage pour un échange avec le feu. Mais assez de mot, je modèle la terre non les phrases, je laisse libre le visiteur de s’accrocher à  mes pièces, sur la surface rugueuse, les failles, fissures, aspérités et y construire, se souvenir, une ou son histoire, un imaginaire et
pourquoi pas en retour partager et tout simplement vivre.

Saints et ex voto par Hanna Marion – Lucrèce

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Chacun des ex-voto de l’artiste s’impose comme un prodige permanent où transparaît l’Invisible. La terre et le ciel s’y confondent souvent. Et l’on pense au songe de Jacob dont l’échelle permit à  notre terre d’être reliée au ciel. Intensément présente, la Vierge est là  qui veille dans sa vibration de schème ascensionnel. Son aide est puissante et bienheureuse au cours de redoutables exorcismes. Le magistère de l’Eglise n’y trouverait pas toujours son compte.

Les madones et saintes que Lucrèce façonne dans l’argile se couvrent de pierreries et paillettes polychromes. Des arcs-en-ciel de plumes et de rubans fusent comme feux d’artifice. Sortes de contrepoids votifs, ces ex-voto pèsent de tout leur poids organique, de toute leur force universelle pour conjurer menaces et symptômes inquiétants. Dans l’aura de leur iridescence, la joie annonce sa venue irrésistible. Par le truchement des mystères christologiques, la solitude ontologique est annihilée. Point d’acmé de ce parcours sacré de Lucrèce: un torse gratulatoire, objet votif anatomique qui, dans un rayonnement incomparable, révèle la force transcendante du « Votum Fecit Gratia Accepit ».

« Elle fit un voeu et la Grâce l’exauça »

Confluences Polycarpe
25 rue René Leynaud Lyon 1er

du jeudi 10 mai au samedi 9 juin 2012

ouverture les jeudi, vendredi et samedi de 15h à  18h

Les fondations du christianisme

Les grandes conférences de la métropole proposées par la Ville de Lyon, Le grand Lyon et l’Université de Lyon propose

Mercredi 30 mai à  18 heures à  l’Hotel de ville, place de la Comédie

une conférence sur le thème : Les fondations du christianisme : un événement échelonné sur un siècle d’histoire par Michel QUESNEL

inscription nominative sur : lyoncampus@mairie-lyon.fr
Entrée libre

Jury œcuménique au Festival de Cannes

Le plus prestigieux festival de cinéma déroule son tapis rouge sur les marches du Palais des festivals de Cannes, du 16 au 27 mai 2012.

Comme chaque année depuis presque 40 ans, un groupe de chrétiens posera un regard particulier sur cette manifestation. Le Jury œcuménique, composé de chrétiens de diverses origines, attribue un prix à  un film de la compétition officielle.

AFF-15x20_HD.jpgLe prix œcuménique récompense un film pour ses qualités artistiques et son message, proche des valeurs de l’Evangile. Il affirme ainsi l’importance de l’art pour tous les croyants et le souci des chrétiens d’être au cœur du monde à  travers le travail des artistes contemporains.

Les 6 membres du jury œcuménique sont des chrétiens engagés dans une vie de foi, et des professionnels du cinéma. Ils sont renouvelés chaque année et délibèrent en toute indépendance. Cette année, le président de ce jury œcuménique est Charles Martig (Suisse) et il sera entouré de Marianne Smiley (Canada), Magali Van Reeth (France), Kodjo Ayetan (Togo), Jean-Luc Gadreau (France) et Bojidar Manov (Bulgarie).

Pendant toute la durée du Festival, vous pouvez suivre les activités de ces jurés sur le site du Jury œcuménique : messe, culte, pot dans la rue, échos des films, réception à  la mairie de Cannes, célébration œcuménique et bien sûr, la traditionnelle montée des marches. Cette année Mgr Hervé Giraud, président du Conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France accompagne le Jury œcuménique du 19 au 23 mai.

Le prix œcuménique sera décerné le samedi 26 mai à  17 heures.

SIGNIS

Une année étrangère de Brigitte GIRAUD

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ème livre de cette écrivaine, née en Algérie en 1963, et habitant Lyon, par ailleurs conseillère littéraire de la Fête du livre de Bron.
Roman d’apprentissage, écrit à  la 1ère personne. A l’âge de 17 ans, et pour fuir une ambiance familiale irrespirable, Laura part comme jeune fille au pair dans une famille du Nord de l’Allemagne, près du mur de séparation avec l’Est (avant 1989 donc).
Déstabilisation de se trouver dans une famille désordonnée, voire désorganisée, avec une fillette difficile à  apprivoiser et un adolescent ; les parents, M et Mme Bergen, fument beaucoup, partent tard le matin au travail. La jeune Française ne sait pas trop ce que l’on attend d’elle, se rend compte qu’elle maîtrise mal la langue allemande.
Il faut endurer l’exil, l’étrangeté de la famille d’accueil, le climat rigoureux, l’isolement dans la campagne, l’absence de contacts avec des jeunes de son âge.
Ce qui l’aide à  tenir : la correspondance avec son frère Simon, les visites à  la médiathèque, la lecture de La montage magique de Thomas Mann et celle, terrifiante, de Mein Kampf.

Petit à  petit apparaissent des zones d’ombre : le souvenir traumatisant de l’accident mortel de son jeune frère, la rencontre avec le grand-père paternel des enfants Bergen, qui a eu des liens privilégiés avec la France Son frère Simon s’éloigne d’elle, sa mère au téléphone joue la comédie de la femme forte et heureuse Puis se révèle la maladie grave de Mme Bergen, et son hospitalisation qui transforme son statut dans cette famille Je vous laisse découvrir
Beau roman sensible donc, écrit avec simplicité et finesse.

Geneviève VIDAL

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Miss Bala

de Gerardo Naranjo

Mexique, 2011, 1h53

Festival de Cannes 2011, sélection Un Certain Regard.

Sortie en France le 2 mai 2012.

avec Stephanie Sigman, Noe Hernandez.

A travers le parcours tragique d’une jeune femme aux mains des trafiquants de drogue, le constat déprimant mais lucide de la mainmise des criminels sur l’état mexicain. Du cinéma puissant et rigoureux.

Pour le spectateur, Miss Bala peut être une expérience déprimante par la situation qu’il met en scène. Ce malaise n’est, bien sûr, rien à  côté de ce que vivent de trop nombreux Mexicains chaque jour. Le film nous donne pourtant deux bonnes raisons d’espérer. D’abord, il est heureux que le film existe et que certains artistes au Mexique aient eu le courage de dénoncer cet état de fait. Ensuite, la qualité artistique du film est telle qu’on reste soufflé par la maîtrise de la caméra, de la mise en scène et du jeu des acteurs.Miss_Bala_3-750x498.jpg

Parmi les producteurs de Miss Bala, on trouve les acteurs Gael Garcia Bernal et Diego Luna. Avec le réalisateur Gerardo Naranjo, ils dénoncent la situation catastrophique qui s’est peu à  peu installée au Mexique depuis une dizaine d’années. Le marché de la drogue est devenu si productif que les chefs de clan peuvent se permettre de tenir tout le pays et les forces de police par des pots de vin faramineux et un état de terreur quasi permanent sur la population. Parce que le gouvernement en place n’est plus capable de mener une politique sociale cohérente, ni d’assurer la justice, les assassinats de ceux qui tentent de résister, qu’ils soient élus locaux, militaires ou citoyens ordinaires, femmes ou enfants, sont quotidiens.Miss_Bala_1-750x498.jpg

Miss Bala, c’est Laura, une vingtaine d’années, une famille modeste, à  l’abri des tourments politiques. Avec sa copine, elles décident de participer au concours de miss. En se rendant sur place, elle assiste à  une fusillade et se retrouve, terrorisée, aux mains des trafiquants de drogue. Tremblante de peur, incapable de réagir, elle devient peu à  peu une marionnette aux mains de ceux qui n’ont aucune compassion pour elle.

Si la violence physique (fusillades, viol, tortures, assassinats) est plutôt brève et montrée sans insistance, le film suit la longue descente aux enfers de Laura. Comment une jeune femme « bien » peut se retrouver à  faire des choses épouvantables. La souffrance de Laura est palpable, son regard effrayé, sa respiration saccadée et le tremblement de ses jambes traversent le film comme une longue plainte. Avec elle, on ressent parfaitement ce que c’est de ne pas savoir comment agir, d’avoir à  choisir entre la peur et le dégoût, le ventre noué et la gorge serrée parce qu’il n’y a plus personne à  qui se confier. L’actrice Stephanie Sigman, dont la silhouette souple évoque ces rameaux frêles qu’on ne rompt pas facilement, donne au film une grâce particulière et on reste longtemps hanté par le terrible renoncement que son personnage doit accepter.Miss_Bala_2-750x498.jpg

Ce qui est féroce et déprimant, ce n’est pas le film mais bien la réalité qu’il montre : un pays corrompu qui sacrifie ses enfants au nom de la cupidité, brouillant l’idée même du bien et du mal pour toute une génération.

Magali Van Reeth

Signis

« On ne sait pas » à  l’Espace Culturel St Marc

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Faire avec soi-même. Faire avec l’autre. Faire avec peu.

Un défi. Un enjeu.
Les 4, 5 et 6 mai à  l’espace culturel Saint Marc par le Théâtre du Poisson Lune

Au cœur de ce forum, une pièce de théâtre: “On ne sait pas”, une adaptation du roman L’Enfant Bleu de Henry Bauchau ; une pièce qui étonne, qui dérange les a priori.

Le thème :

Bazardifié par le démon de paris, Orion fait la rencontre de Véronique, sa psycho-prof-un-peu-docteur, comme il dit.Elle discerne chez lui une imagination puissante, et l’oriente vers le dessin, mais les chemins de la création et de la vie quotidiennes sont semés d’incertitudes et d’échecs. L’ordre des choses vacille, bousculant l’a priori. S’étonner, se chercher, s’exaspérer, se comprendre. l’amitié tissée par le temps leur permettra peut-être d’accepter leurs précieuses singularités.
Un face à  face intime et bouleversant où l’on s’autorise à  refuser l’étiquette, pour exister.

Inspiré du roman : l’enfant Bleu

En 2004 Henry Bauchau publie son sixième roman « L’enfant bleu », l’histoire d’un adolescent psychotique pris en charge par une thérapeute qui va l’orienter vers le dessin et la sculpture. Au fil des années l’oeuvre- l’oeuvre intérieure et artistique- apparaît et s’affirme. Le délire, la confusion, les surprenants effets de l’art en actes, la patience des déliants qui partagent les efforts du « peuple du désastre », « les pas-normaux », tels sont les thèmes de ce livre. L’auteur y a versé beaucoup de son expérience d’analyste (notamment avec Lionel D. qui lui a inspiré le personnage d’Orion) pour atteindre, au-delà  du vécu, la vie du roman.

Pourquoi ce forum ?

C’est après une soixantaine de représentations, régulièrement suivies de discussions passionnées que j’ai été profondément touchée par la fatigue, la désespérance de professionnels, de parents, confrontés à  une grande solitude pour les uns, au manque de moyens pour les autres Et, dans le même temps, dans la même société, dans les mêmes corps de métier, je rencontrais et découvrais des réalisations magnifiques. Je pense à  Claude Chalaguier, auteur, metteur-en-scène et parrain de cet événement, à  Henri Saigre, co-fondateur du Mouvement d’Art-Thérapeute, et bien d’autres encore. Alors que manquait-il aux uns que possédaient les autres? De la créativité, des relations constructives, de l’espérance.

Voilà  pourquoi ce forum.
Pour nous rencontrer, créer des liens, nous ressourcer.
Pour oser croire au possible, oser croire en ses capacités, oser croire que la différence est une richesse et qu’avec ce que l’on est, grâce à  l’autre et même avec peu, nous pouvonsFaire; et Etre, des éducants-soignants-créateurs.

Céline Barbarin
Comédienne – Metteur en scène – [->http://celinebarbarin.wordpress.com/]

LOCATIONS : 06 75 70 44 26 ou

Fnac – Carrefour – Géant – Magasins U – Intermarché

Éloge de la haine

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Né près d’Alep en 1964 Khaled Khalifa était un jeune homme dans les années 80 quand la Syrie connut déjà  révoltes et répression. En nous donnant les clés, dans son roman « Éloge de la haine », de cette période sanglante, il nous aide à  comprendre la violence qui bouleverse ce pays aujourd’hui. À lire absolument !

On peut saluer la performance de cet écrivain, un homme qui raconte à  travers une narratrice utilisant la première personne. Nous suivons cette adolescente qui devient une jeune femme durant les années 80 au cours desquelles se déroulent des massacres abominables sur fond de guerre en Afghanistan. Les deux guerres s’imbriquent d’ailleurs fortement à  travers les personnages.

Placée chez des tantes célibataires, dans la maison familiale d’Alep, la narratrice nous livre à  travers une mosaïque de récits, l’histoire de cette grande famille bourgeoise sur le déclin. L’amertume et la bigoterie des femmes qui l’entourent la conduisent à  la haine. Haine du corps mais surtout haine des autres communautés. Ainsi deux blocs s’affrontent : celui des musulmans radicaux, auquel la narratrice appartient, c’est « notre Organisation », et celui du pouvoir en place, qu’elle appelle le Parti, lequel conduit la répression à  travers les brigades de la mort.
« A la fin de l’été j’étais déjà  habitée, enivrée par la haine. J’avais la sensation qu’elle me sauvait, en m’offrant le sentiment de supériorité dont j’avais besoin. Je lisais les papiers qu’on nous distribuait à  chaque réunion, j’en apprenais des passages par cœur, surtout les fatwas qui dénonçaient l’hérésie des autres communautés. »

C’est en prison que l’héroïne abandonnera la haine en même temps que son lourd vêtement noir et son voile intégral. Dévêtue de force, après des séances de torture, elle rencontre des femmes, celles des autres communautés détestées et pourtant si semblables à  elle. Elle connaît enfin l’amitié dont le manque la faisait souffrir, terriblement.
Khaled Khalifa est d’abord écrivain : il ne se limite pas au récit des événements, il nous emmène dans cette grande maison alepine fascinante par ses odeurs, ses recoins, ses chambres au décor suranné,son atmosphère de confinement mais aussi de repos des guerriers. Les femmes de la maison attendent, s’engagent, soignent, se marient, partent, reviennent Les hommes eux, commerçants ou guerriers, ne font que passer, le temps d’un repas, d’une nuit.
Et au cœur de la maison il y a le vieil aveugle, l’unique homme à  vivre avec les femmes, serviteur et confident qui compose avec passion des parfums et des poèmes. Rejeté dans son enfance à  cause de son infirmité, le vieil aveugle voit la vérité au-delà  de la réalité : le seul à  échapper à  la destruction par la haine.
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