Mr. Nobody

de Jaco van Dormael

Belgique/France/Canada/Royaume-Uni, 2h17, 2009.
Sélection officielle Mostra de Venise 2009.

Sortie en France le 13 janvier 2010.

Un film touffu et décevant malgré un wagon de bonnes intentions et de gros moyens techniques

Il s’appelle Nemo Nobody, c’est encore un enfant et sa vie se déchire le jour où il faut choisir entre son père et sa mère. Choix déchirant qui entraine une cascade d’événements qui vont façonner le cours de sa vie. Cela aurait pu faire un film en soi, déjà  copieux avec un scénario touffu. Pas assez pour le réalisateur qui enchaîne sur un film d’anticipation et emmène Nemo et les spectateurs dans un futur très aseptisé où les êtres humains ne vieillissent plus. On a 2h17 pour essayer de faire le lien entre les deux histoires.

On avait gardé du réalisateur belge Jaco van Dormael la douce impression laissée par son film précédent, Le Huitième jour (1996) où le héros était interprété par Paul Duquenne, un jeune homme handicapé qui avait partagé le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes avec Daniel Auteuil.

Réalisé avec un gros budget, des actrices de renom (Sarah Polley, Diane Kruger et Linh Dan Pham) et en langue anglaise, Mr. Nobody est un film décevant. On se perd vite dans les trop multiples choix du personnage principal, dans ces tentatives maladroites de réflexion sur la fabrique des souvenirs et ce temps qu’on ne peut ni arrêter ni remonter. Si on peut être sensible à  un certain ton, un peu décalé, un peu absurde, à  moins qu’il ne soit poétique, l’impression générale est une grande confusion dans de jolis décors.nobody2.jpg

Et puis, lorsque Nemo, devenu bien vieux dans un monde à  la froideur métallique, dit en mourant « c’est le plus beau jour de ma vie », comment faut-il le prendre ? Le réalisateur Jaco van Dormael ne nous donne guère d’indices.

Magali Van Reeth

Signis

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