CINE : Tengri, le bleu du ciel

de Marie Jaoul de Poncheville

France/Allemagne, 1h36, 2009.

Festival de Cannes 2009, hors compétition. Grand prix du Festival international du film de Tunis 2009.

Sortie en France le 28 avril 2010.

avec Albina Imasheva, Ilmbek Kalmouratov.

Une belle histoire d’amour et une quête de liberté menée à  un rythme haletant dans des paysages sublimes, aux confins de l’Europe et de l’Asie.

Tengri est la divinité des nomades d’Asie centrale. C’est à  la fois la couleur du ciel et l’infini qu’il évoque. Ce sont les esprits supérieurs, bons ou mauvais, qui agissent sur les êtres humains. C’est la Nature et le Divin dont il faut tenir compte, même dans les actes les plus anodins.

L’histoire de Tengri, le bleu du ciel commence là  où de nombreux films européens récents se sont arrêtés. Un homme, entré illégalement en France, est expulsé et obligé de retourner dans son pays, le Kirghizstan. Plus personne ne l’attend et il ne possède plus rien. Echaudé par les nantis qui n’ont décidément pas le sens du partage, il demande refuge dans un camp de nomades, dont ses ancêtres sont issus. tengri3.jpg

Dans l’immensité lumineuse des plaines et des montagnes kirghizes, il lui faudra défier la méfiance de ses compatriotes et tenter de se reconstruire seul. Ici, loin de la modernité de l’occident, d’autres coutumes ancestrales prévalent et la vie est rugueuse. Les hommes prennent les armes pour revendiquer une autonomie politique, et imposent à  leurs femmes et à  leurs enfants une totale absence de liberté. Transgresser les lois tacites de la communauté nomade, même pour de justes raisons, c’est se couper du groupe, dans un environnement plus qu’hostile.

tengri1.jpgEntièrement tourné au Kirghizstan et avec des acteurs locaux, Tengri, le bleu du ciel est un film épique, où souffle un vent de liberté. Liberté d’un peuple, d’une époque, d’une femme, d’un amour, il évoque des aspirations et des sentiments universels. La réalisatrice française Marie Jaoul de Poncheville a trouvé un bel équilibre entre la dramaturgie de la fiction et le respect d’une culture fragile et méconnue.

Magali Van Reeth

Signis

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