CINE : Marga

de Ludi Boeken

France, 1h40, 2009.

Festival de Washington DC 2010, prix Signis

Sortie en France le 16 juin 2010.

avec Veronica Ferres, Armin Rohde, Margarita Broich

Prix SIGNIS au Filmfest 2010 de Washington DC, Etats-Unis, l’histoire bouleversante de paysans allemands qui ont caché des juifs au péril de leurs vies.

Intitulé Unter Bauern – Retter in der Nacht en allemand, et Saviors in the Night en anglais, le film porte en français le nom de son personnage principal, Marga. Marga Spiegel qui, en 1963, a écrit le récit de ces 27 mois où, de 1943 à  1945, des paysans allemands l’ont caché, elle, sa petite fille et son mari, pour leur éviter les camps de concentration.

Car ils étaient juifs, eux qui se sentaient d’abord allemands avant que le régime nazi ne veuille les éliminer. Ancien combattant de la première guerre mondiale et titulaire de la croix de fer, son mari était connu de tous les paysans alentours, à  qui il vendait des chevaux et avec qui il buvait des bières à  l’auberge du village.marga3.jpg

Mais la montée de l’idéologie nazie avait fait d’eux des ennemis, notamment auprès des plus jeunes, membres des mouvements de jeunesses hitlériens. L’engagement de la famille Aschoff pour les protéger, malgré les risques qu’ils encouraient, est un acte magnifique. Marga fait revivre ces événements avec sobriété mais l’histoire elle-même est si forte et si bouleversante qu’elle n’a pas besoin de plus. Le film est aussi porté par des acteurs complètement engagés dans leur rôle. Veronica Ferres, qui interprète Marga, a d’ailleurs beaucoup fait pour que le film puisse exister. Mais à  côté d’elle, Armin Rohde et Margarita Broich donnent aussi intelligence et vitalité à  leurs rôles.

marga2.jpgEn compétition au Festival du film de Washington DC en avril dernier, le réalisateur Ludi Boeken a obtenu le prix Signis, accompagné de ce commentaire des jurés : « Marga est l’adaptation réussie d’une histoire vraie où, pendant la seconde guerre mondiale, des paysans allemands cachent des juifs pour leur éviter les camps de la mort. Le film célèbre le courage extraordinaire des gens ordinaires, qui agissent de leur mieux dans les pires époques. Au début, seul un individu s’oppose à  la ferveur patriotique qui engendre la haine et la peur mais peu à  peu, d’autres le suivent, même au péril de leurs vies, dans un élan de compassion et d’humanité. »

Magali Van Reeth

Signis

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