Jean Martin, les années expressives au Musée des Beaux-Arts

Une Exposition-dossier, du 3 mars au 4 juin 2012

au Musée des Beaux Arts à  Lyon…

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Le choix d’œuvres du peintre lyonnais Jean Martin, tableaux et dessins, réalisées entre les deux guerres, sous l’occupation permet de découvrir le parcours d’un autodidacte fortement marqué par les primitifs allemands et expressionnisme belge contemporain.

Ses figures réalistes et solides peintes dans une pâte émaillée illustrent les débats qui animèrent le monde de l’art autour de la question du réalisme dans les années trente. Parallèlement, une suite de nus féminins dessinés en 1940 pour la revue L’Arbalète témoigne des qualités graphiques de celui qui fut à  Lyon l’ami de Marc Barbezat et de Marcel Michaud.

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Petite biographie.
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Fils d’ouvrier, Jean Martin est né à  Lyon, dans le quartier industriel de Vaise, en 1911. Artiste autodidacte, il s’initie à  la peinture auprès du peintre Lucien Féchant, sociétaire du salon du Sud-Est, et se lie à  ses débuts avec le peintre Jean Couty et le sculpteur Georges Salendre, avec lesquels il expose à  partir de 1935 à  la galerie du décorateur André Sornay, rue Paul Chenavard, non loin du musée des Beaux-Arts.
Dès 1933, il participe au salon d’Automne où son envoi est salué par le poète, critique et galeriste Marcel Michaud, puis expose annuellement au salon du Sud-Est à  partir de l’année suivante. Durant les années 1930, il développe une peinture réaliste et sociale marquée par les peintres du 16e siècle allemand, particulièrement Grà¼newald, ainsi qu’en témoigne Le Crucifié (1937).
Une autre ascendance revendiquée par l’artiste est celle de l’expressionnisme allemand contemporain sous ses formes les plus diverses. Ainsi, Les Aveugles sont-ils associés par la critique au ballet politique La Table verte (1932), création du chorégraphe allemand Kurt Jooss, joué à  Lyon au théâtre des Célestins en mai 1937 ; ou encore, à  l’atmosphère inquiétante du film Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau (1922). Jean Martin se révèle tout aussi attentif à  l’expressionnisme flamand contemporain du groupe de Laethem-Saint-Martin, découvert au musée de Grenoble à  la faveur de l’exposition L’Art belge, organisée par Andry-Farcy en 1927.
En 1933, sa rencontre avec Marcel Michaud est déterminante et marque le début d’une profonde amitié.
Au salon des Indépendants de 1938, le critique Henri Héraut, fondateur du groupe Forces Nouvelles, retient le tableau Les Aveugles pour la seconde exposition du groupe Nouvelle Génération qu’il organise à  Paris à  la galerie Billiet-Vorms, en marge des débats autour de la querelle du réalisme, et à  laquelle contribuent les peintres Georges Rohner, Robert Humblot, Francis Gruber ou encore le sculpteur Germaine Richier.
Sous l’Occupation, Martin expose régulièrement à  Lyon à  la galerie Folklore, puis à  Marseille à  la galerie Jouvène, alors animée par le marchand parisien Jacques Tedesco. Dans ces années-là , Jean Martin parvient à  une maîtrise picturale d’une rare expressivité plastique, qui suscite l’admiration de nombreux critiques.
En 1940, il collabore aux côtés de l’éditeur Marc Barbezat à  la naissance de la revue L’Arbalète, dont il dessine la première de couverture et dans laquelle seront publiés les premiers textes de Jean Genet, de Jean Wahl ou de René Tavernier.
En 1943, Barbezat crée, à  la suite de la revue, les Éditions de L’Arbalète dont la première publication est le recueil Dessins par Jean Martin, suivi en 1945 de la première édition de Chants secrets de Genet.
Entre 1945 et 1947, Martin expose annuellement à  Paris chez Katia Granoff, rencontrée lors de son exil lyonnais.
Installé à  Paris à  partir de 1946, il produit de nombreux décors et costumes pour le théâtre, notamment pour les compagnies de Raymond Hermentier, de Jean-Marie Serreau et de Louis Jouvet. En 1952, il fonde avec son épouse, Rosette, la galerie Art & Tradition Chrétienne, rue Saint-Sulpice, participant activement au renouveau de l’art sacré, auquel la Reconstruction donnera une forte impulsion. Dès lors, l’artiste voue sa prédilection à  l’intemporalité médiévale, créant des images fortement empreintes d’idéalisme roman et byzantin, à  la faveur de la redécouverte de la peinture à  la tempera auprès de maîtres orientaux.
Jean-Christophe Stuccilli

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