Rebelle

de Mark Andrews et Brenda Chapman

Etats-Unis, 2012, 1h35

Sortie en France le 1 août 2012.

film d’animation, à  partir de 8 ans.

A travers les aventures palpitantes d’une jeune princesse refusant de se conformer à  la tradition, le grand retour de l’ours et de la mère dans un film d’animation.

Etre princesse, c’est pas facile soupire Merida qui, comme tous les enfants du monde lorsqu’ils se font disputer par leurs parents, préférerait être quelqu’un d’autre Merida habite en Ecosse, quelque part dans le Haut Moyen-âge. Son père, le roi, est un peu frustre, jovial et grand chasseur d’ours. Sa mère est la quintessence de l’élégance, la beauté et les bonnes manières. Elle tente d’éduquer sa fille à  une vie de vraie princesse. Merida préfère parcourir la forêt à  cheval et tirer à  l’arc. Mais il est temps de songer à  la vie d’adulte, aux responsabilités et au mariage

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Rebelle, né de l’alliance des studios Walt Disney et Pixar, est un film qui ne doit rien au hasard et son scénario a été travaillé pour séduire à  la fois les enfants et les adultes qui les accompagneront. Un soin particulier a été apporté aux décors et à  l’esthétique et le film est, d’un bout à  l’autre, un enchantement visuel. La chevelure foisonnante, rousse, lumineuse et chaude de Merida traversant les sombres forêts, est un régal pour les yeux. Mais les concepteurs du film ont aussi convoqué la tradition européenne des contes de fées. Autour de Merida, les deux personnages principaux sont la mère et l’ours, deux fondamentaux dans la psychologie de l’être humain.

Jusqu’au début du Moyen-âge en Europe, l’ours était le symbole de la puissance et de la force, celui qu’on craignait et respectait. L’ours des cavernes, ennemi héréditaire de l’homme, représente la divinité et de la royauté, avant que l’Eglise chrétienne ne lui substitue le lion, qu’on ne voyait jamais dans ces contrées donc qu’on n’avait ni à  affronter, ni à  craindre… Lorsqu’il se dresse sur ses pattes arrières, l’ours évoque l’homme dans toute sa violence et sa force. Dans le film, il est terrifiant et concrétise les peurs qui ne se dominent pas.

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L’affrontement à  la mère est celui qui permet la véritable libération, celle qui nous rend autonome, différent et nous permet de devenir adulte. Si le bon sens populaire a retenu de la psychanalyse qu’il fallait « tuer » le père, il faut lui rappeler que le pardon à  la mère est à  l’origine de tous les pardons. Merida, en voulant se débarrasser, non pas de sa mère mais de son éducation, en fera la douloureuse mais salutaire expérience.

En se laissant emporter à  la suite de Merida et de ses magnifiques cheveux roux, les enfants vivront des aventures palpitantes dans un décor sauvage, respirant à  plein poumons un air de liberté et d’émancipation qui accompagnent l’arrivée dans l’âge adulte. Les adultes, eux, retrouveront la complexité des relations mère/fille et les enjeux de toute éducation.

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Pour finir, il est bon de rappeler que, contrairement à  une mauvaise idée reçue, les studios Walt Disney ont régulièrement choisi une jeune femme ou une petite fille comme personnage principal de leurs films d’animation, à  commencer par le tout premier long-métrage, Blanche Neige en 1937. Suivront Cendrillon (1950), Alice au pays des merveilles (1951), La Belle au bois dormant (1959), Mary Poppins (1964), L’apprentie sorcière (1971), La Petite sirène (1989), Pocahontas (1995), Mulan (1998) et Raiponce (2010).

Film tout public à  partir de 8 ans.

Magali Van Reeth

Signis

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