La place des Terreaux à  Lyon entre en danse

La place des Terreaux à  Lyon entre en danse avec le chorégraphe Pierre Deloche.

Une Création Civile réalisée avec la participation de citadins dans la diversité des âges, associe professionnels et amateurs. Aux quatre coins sont disposés des musiciens avec des instruments divers, gongs et autres percussions, cuivres jusqu’au carillon de l’hôtel de ville qui contribuent à  créer un espace sonore en écho de part et d’autre de la place.

L’activité de la place publique est suspendue pour un temps, traversée par des passants, citadins, danseurs habités par une présence qui rayonne et invite à  entrer en résonance les uns avec les autres. Le temps s’arrête quelques instants, l’œil écoute, on s’interroge. Ce jeune avec son sac à  dos qui s’immobilise au centre de la place et regarde, paisible, fait-il partie de la compagnie ? Ce couple qui traverse les yeux dans les yeux est il de connivence avec l’équipe ? Tout à  coup ce sont les passants ordinaires qui sans en avoir l’air vous donnent l’impression d’écrire une chorégraphie.

Pour ces instants magiques où la place des Terreaux de Lyon entre en danse, où le passant ordinaire s’anime d’une présence insoupçonnée, il vous reste encore deux rendez-vous mardi 9 Juin et jeudi 11 juin 2009 à  18h30.

JOC : PRATIQUES CULTURELLES DES JEUNES


Fidèle à  sa méthode d' »enquête participante » depuis sa fondation, la JOC a demandé à  ses adhérents de mener l’enquête auprès de jeunes rencontrés dans la rue, sur leur lieu de travail, au lycée ou à  la fac, dans toute la France. Le mouvement vient de rendre publique cette enquête avec des commentaires.

Voici des extraits de deux analyses que l’on retrouve sur le site de la JOC.


LES PRATIQUES CULTURELLES ET LES LOISIRS DES JEUNES.

jocf-2.jpg


 analyse du sociologue Philippe COULANGEON (CNRS)

…ces résultats, après d’autres enquêtes du même type, sonnent sans doute le glas d’une certaine conception de la politique culturelle, héritée d’André Malraux et de Jean Vilar, centrée sur la communion des « masses » avec les chefs-d’œuvre éternels de la culture savante. Le clivage pertinent n’est sans doute plus tant aujourd’hui entre culture savante et culture populaire ou culture de masse, mais entre ceux qui ont accès à  une grande diversité de biens et services culturels, situés dans des registres plus ou moins « légitimes », et ceux dont l’éventail des pratiques s’avère très peu diversifié, parfois même stigmatisé. A l’heure où les revendications identitaires se multiplient, la principale difficulté de l’action culturelle est dans doute de parvenir à  faire exister une culture commune dans un environnement profondément multiculture…


 analyse des responsables de la JOC

…Ce fossé entre les jeunes et la culture instituée est une réalité prégnante, de la même manière que la culture des jeunes (musique, graff) n’est pas reconnue en tant que telle. » Elle est souvent assimilée à  une sous culture ou à  une culture par défaut et la JOC tient à  faire reconnaître le contraire…


jocjocf-2.jpg
[lire :

 présentation – résultats complets – analyses
sur le site de la JOC->http://www.joc.asso.fr/actualite/les-propositions-de-la-joc-pour-l-acces-des-jeunes-a-la-culture-et-aux-loisirs-241.html]

UNE CULTURE « JEUNE » ?

Y a-t-il une culture spécifique aux « jeunes » d’aujourd’hui ?

Les avis sont partagés :

 une génération nouvelle émerge, avec de nouveaux modes de consommation et d’échange, entre autres avec internet,

 une nouvelle classe d’âge s’approprie les modes de vie du moment, comme l’ont fait ses aînés.

Les réflexions des uns et des autres ont suffisamment de pertinence pour nourrir la réflexion.

Voir leur résumé dans le texte joint, avec les liens aux sites et documents de référence culturejeunes-2.pdf

PRIX OECUMENIQUE 2009

Le Jury oecuménique du 62ème Festival du cinéma de Cannes attribué son prix à  :

LOOKING FOR ERIC de Ken Loach

Pour sa grande qualité artistique et son approche humoristique, optimiste et humaniste de la société contemporaine en pleines crises. Le film exalte des valeurs mises à  mal de nos jours comme l’amitié, la solidarité, le sens de la famille, le dialogue tant intérieur que tourné vers l’autre. Ce que résume une éloquente réplique du mythique Cantona : « La plus belle action dont je me souviens n’est pas un but, mais une passe ».

(lire la présentation et le reportage sur le site du Jury oecuménique)


Recension d’un autre film présenté au festival de Cannes : Etreintes brisées, de Pedro Almodovar

(lire la recension)

Etreintes brisées

Etreintes brisées

de Pedro Almodovar

Espagne, 2h07, 2009.
Festival de Cannes 2009, compétition officielle.
Sortie en France le 20 mai 2009.

avec Pénélope Cruz, Lluis Homar, Blanca Portillo, Jose Luis Gomez.

Une tragique histoire d’amour, un cinéaste aveugle et des passions secrètes qui hantent des personnages inhabituels, le dernier Almodovar a tous les ingrédients de ses meilleurs films mais pourra décevoir ses plus fervents admirateurs.

En montant les célèbres marches du Palais des Festivals à  Cannes, lors de la présentation officielle d’Etreintes brisées, sous les applaudissements du public et les flash des photographes en smoking, Pedro Almodovar disait combien il se sentait « en famille » à  Cannes. Est-ce pour cela qu’il est venu avec un film si décevant, estimant qu’il n’avait plus rien à  prouver et qu’il était sûr de rester populaire dans le monde du cinéma ? On sait qu’il y a quelques années, il s’était énervé dans ce même Festival pour n’avoir pas reçu la palme d’or avec un film bien meilleur, Tout sur ma mère (1999). Si ce film n’avait eu « que » le prix du jury, il avait aussi reçu le prix œcuménique, la palme d’or revenant à  Rosetta des frères Dardenne, un chef d’œuvre lui-aussi. Le cinéaste espagnol boude t-il ?

Mais ce qu’il y a de bien avec les grands réalisateurs, c’est que même avec un film mineur, ils savent donner aux spectateurs de délicieux moments de cinéma. Etreintes brisées est un petit rappel de tout ce que Pedro Almodovar sait faire, comme un brouillon de ses précédents films. Des acteurs dans des situations improbables, des couleurs à  outrance, des passions impossibles, une trame narrative touffue, la magie du cinéma où les femmes sont belles à  cause des artifices de la lumière. Mais on sent qu’il manque ici cette provocation qui nous avait tant fait vaciller autrefois, l’urgence de la dénonciation, le regard acéré sur le cœur affolé du monde contemporain. On cherche une émotion, on trouve de brillants décors, un talent maîtrisé du montage, les actrices transcendées par le regard du réalisateur et les hommes aveuglés par leurs passions égoïstes. On peut justement voir dans ce cinéaste qui a perdu la vue, un double du réalisateur qui « ne voit plus » l’inspiration traverser son travail. Et, dans le titre, l’annonce d’une rupture. Si on aime les films d’Almodovar, il est, hélas, probable qu’on sorte plutôt déçu par ce résumé édulcoré de son œuvre.

Magali Van Reeth
Signis

Mgr Dagens reçu à  l’Académie fraçaise

La petite musique de Mgr Dagens dans le paysage des évêques de France est originale. Son souci premier est le défi de la foi en Jésus-Christ à  l’intérieur de notre société. Il se reconnaît pleinement dans les formules de son ami Guy Coq qui nous invite à  opérer un double déplacement de toute urgence aujourd’hui. Passer « de l’indifférence à  l’accueil des attentes » car le mot indifférence n’est pas adéquat pour rendre compte de la réalité complexe de notre société, il cache des attentes profondes qu’il faut pouvoir repérer et nommer.

« Savons-nous assez entendre les questions qui sont posées, des questions qui touchent à  la grammaire élémentaire de l’existence humaine, des questions d’humanité commune ? Pourquoi vivre ? Pourquoi ne pas se donner la mort ? Pourquoi aimer la vie, même quand elle est difficile Où trouver des points d’appui qui permettent d’avancer ? Comment prier ? Comment connaître le Christ ? Comment comprendre le mystère de la résurrection ? Comment pouvoir se réconcilier avec soi-même et être guéri des blessures inscrites depuis longtemps dans sa mémoire » p. 47 dans « Méditation sur l’Eglise catholique : libre et présente. »

Le second déplacement consiste à  passer « de la visibilité à  l’inscription ». La visibilité dans l’Eglise, fait entrer dans la logique médiatique de l’image et de l’apparaître. Or l’Evangile nous parle d’incarnation, c’est une autre logique de la présence dans une société, une civilisation, une culture.

Voilà  un évêque passionné par l’inscription de la foi dans la culture. Notre service arts, cultures et foi est attentif à  ce qu’il publie et se tient à  l’écoute des réflexions qu’il conduit dans le cadre de l’accompagnement du Réseau pour le dialogue Incroyance-Foi auquel je participe. Il nous rappelle constamment que ce dialogue entre la culture et la foi fait intrinsèquement partie de notre mission chrétienne.

Je vous invite à  lire dans LA CROIX du vendredi 15 mai 2009 le discours de réception de Mgr Dagens à  l’Académie française en hommage à  René Rémond qui a su « témoigner intelligemment de la nouveauté chrétienne » et le discours d’accueil par Florence Delay qui commence par le mot « Père », « ce mot magnifique sert nos deux familles l’humaine et l’ecclésiastique. Il relie les enfants que nous avons été à  des pères très aimés, le vôtre, le mien, et les hommes qui le veulent bien à  un Père invisible dont vous êtes le messager »

Les deux derniers ouvrages de Claude Dagens sortis en librairie :

 Méditation sur l’Eglise catholique en France : libre et présente – Cerf, Avril 2008

 Aujourd’hui l’Evangile – Parole et Silence, Mars 2009

Gilbert Brun

(on peut lire le discours de réception de Mgr Dagens sur le site de son diocèse)