C. Plettner, Lettres à Thérèse d’Avila

Lettres à Thérèse d'Avila (poche)

Claude Plettner, Lettres à Thérèse d’Avila, Cerf, Paris 2024

Est paru en janvier en format poche un texte de 2011 de Claude Plettner, ses Lettres à Thérèse d’Avila. Vu le prix ‑ 7 € et moins d’occasion ‑ à peu près personne ne peut, sous prétexte économique, se dispenser d’acquérir ou d’emprunter ces quelques pages superbes.

On a conservé de Thérèse une quantité de lettres, malgré toutes celles perdues (ou brûlées par Jean de la Croix !) dont le volume est aussi important que l’ensemble de ses autres écrits ! Femme de lettres, donc, à tous les sens du terme, Thérèse s’adresse aussi aux hommes et aux femmes du XXIe siècle. Mais certains seront arrêtés par la distance historique et sociologique, par les différences déroutantes dans l’expression de la foi et de la quête de Dieu, telles que vécues par Thérèse en disciple de Jésus.

La fiction d’une correspondance en réponse permet à Claude Plettner, théologienne, de rendre accessible et proche la réformatrice que fut Thérèse, peu après la protestation luthérienne, contemporaine de la fondation de la Compagnie de Jésus et du Concile de Trente. Etre disciples est une aventure et non un état, ou alors, l’état d’aventurier, d’aventurière. Cloîtrée, Thérèse parcourt le monde et la société de son temps à l’égal de ses frères partis à l’assaut du Nouveau-Monde. Et ceux qui la lisent aujourd’hui, même au plus trépident de l’époque, seront accompagnés dans leur propre aventure humaine, qu’ils soient croyants ou non, d’ailleurs.

De nombreuses citations, toujours mises en situation, paraissent écrites pour aujourd’hui pour tenter de dire ce qu’est vivre comme hommes et femmes de désir, désir de la vie bienheureuse, désir de marcher comme Jésus, désir de vivre en frères et sœurs avec ceux aussi que nous n’avons pas choisis. Thérèse et Claude Plettner à sa suite proposent de vivre en grand, en déjouant les illusions, tout spécialement en matière religieuse. Le geste de charité, si petit soit-il, ouvre le monde et dilate le cœur dans une dimension infinie qui permette de tutoyer le divin sans se prendre pour un ange, autrement dit, sans finir comme une bête. Bien utile, au moment où tant de fondateurs de communautés nouvelles ou de prophètes du relèvement de l’Eglise sont démasqués comme des monstres, où tant de chrétiens pour trouver l’extraordinaire de la vie chrétienne se cherchent des maîtres en merveilles… frelatées. Il n’y a de suite de Jésus que dans la banalité, la confrontation au mal et à la mort comme le plaisir des rencontres ordinaires, parce que c’est ce monde que Dieu a tant aimé, qu’il veut comme un Eden.

Au fil des dix-neuf courtes lettres, on visite la biographie de Thérèse et fait connaissance de quelques-uns de ses contemporains ; on lit sa compréhension de l’être chrétien, sa théologie ; on est initié à la pratique de la foi dans l’amour des frères et la prière.

Accueillir – Soigner – Guérir

Huit siècles d’histoire hospitalière dans le Rhône et à Lyon, Une exposition à ne pas manquer

A travers l’architecture (avec des lieux permettant de soigner les corps…. et les âmes), à travers la présentation des organisations propres à chaque établissement (répartition des tâches entre personnel civil et religieux, personnel soignant et intendance), à travers l’appropriation des évolutions sociétales (mixité hommes / femmes) et des évolutions techniques (progrès de la science : vaccination, radiologie, etc..), cette exposition montre bien l’incroyable mobilisation des civils (legs, dons, administration) et des religieux (soins prodigués par des  congrégations) pour prendre en charge les malades, pour « gérer »  par isolement les épidémies (léproseries, maladreries) , et pour accueillir les plus faibles : les enfants, les vieillards, les simples d’esprit, les femmes enceintes et les indigents.

En nous faisant (re)découvrir la longue histoire humaine (accueillants et accueillis) de ces établissements d’hospitalité et de soin, cette exposition est un voyage local où on pourrait reconnaître une concrétisation des Béatitudes en toile de fond (les pauvres en esprit, les affligés, les affamés, etc.)  : Beaujeu (en 1240), Belleville  (en 1733), Condrieu (en 1288), Givors (en 1343), Tarare (en 1673), Amplepuis (en 1811), St-Symphorien-s/Coise (en 1323), Savigny / L’Arbresle (VIème siècle), Vaugneray (en 1783), Villefranche-s/Saône (en 1239). 

L’exposition se divise en 4 parties :
– D’un lieu d’accueil à un lieu de soin.
– Le personnel au service des malades.
– Les secourus et les malades.
– L’hôpital en temps de crise

Infos pratiques (entrée libre dans tous les lieux d’exposition)

  • À Lyon : jusqu’au 17 mars 2024 aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon (34, rue du Général Mouton-Duvernet – 69003 du mardi au vendredi de 8h30 à 17h).
  • À Beaujeu : jusqu’au 31 mars à la Maison du terroir Beaujolais (du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, le dimanche de 10h à 12h30 et de 15h à 18h).
  • À Condrieu : du 5 mars au 29 avril à la médiathèque l’@ncre.
  • À Saint-Symphorien-sur-Coise : jusqu’au 27 mars à la médiathèque Mot@Mot (Mar. 15h/18h30 ~ Mer. 9h30/12h et 3h30/17h30 ~ Jeu/ 12h/14h ~ Ven. 15h/18h30 ~ Sam. 9h30/12h).
  • À Tarare : jusqu’au 23 mars à la médiathèque Jean Besson (Mar. 15h/18h30 ~ Mer. 10h/12h et 14h/18h30 ~ Jeu. 15h/18h ~ Ven. 15h/18h ~ Sam. 9h30/12h30)
  • À Villefranche-sur-Saône : du 7 mars au 5 mai à la Maison des mémoires en Beaujolais.

Le site des archives départementales et métropolitaines

« (…) Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations (…).  Est-ce possible ? Oui, c’est possible et nous sommes tous appelés à nous engager pour que cela devienne réalité. Regardons l’icône du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), sa capacité à ralentir son rythme et à se faire proche, la tendresse avec laquelle il soulage les blessures de son frère souffrant. Rappelons-nous cette vérité centrale de notre vie : nous sommes venus au monde parce que quelqu’un nous a accueillis, nous sommes faits pour l’amour, nous sommes appelés à la communion et à la fraternité. Cette dimension de notre être nous soutient particulièrement dans les moments de maladie et de fragilité(…). » 
Extrait du message du Pape François pour la 32ème journée mondiale du malade.