Accueillir – Soigner – Guérir

Huit siècles d’histoire hospitalière dans le Rhône et à Lyon, Une exposition à ne pas manquer

A travers l’architecture (avec des lieux permettant de soigner les corps…. et les âmes), à travers la présentation des organisations propres à chaque établissement (répartition des tâches entre personnel civil et religieux, personnel soignant et intendance), à travers l’appropriation des évolutions sociétales (mixité hommes / femmes) et des évolutions techniques (progrès de la science : vaccination, radiologie, etc..), cette exposition montre bien l’incroyable mobilisation des civils (legs, dons, administration) et des religieux (soins prodigués par des  congrégations) pour prendre en charge les malades, pour « gérer »  par isolement les épidémies (léproseries, maladreries) , et pour accueillir les plus faibles : les enfants, les vieillards, les simples d’esprit, les femmes enceintes et les indigents.

En nous faisant (re)découvrir la longue histoire humaine (accueillants et accueillis) de ces établissements d’hospitalité et de soin, cette exposition est un voyage local où on pourrait reconnaître une concrétisation des Béatitudes en toile de fond (les pauvres en esprit, les affligés, les affamés, etc.)  : Beaujeu (en 1240), Belleville  (en 1733), Condrieu (en 1288), Givors (en 1343), Tarare (en 1673), Amplepuis (en 1811), St-Symphorien-s/Coise (en 1323), Savigny / L’Arbresle (VIème siècle), Vaugneray (en 1783), Villefranche-s/Saône (en 1239). 

L’exposition se divise en 4 parties :
– D’un lieu d’accueil à un lieu de soin.
– Le personnel au service des malades.
– Les secourus et les malades.
– L’hôpital en temps de crise

Infos pratiques (entrée libre dans tous les lieux d’exposition)

  • À Lyon : jusqu’au 17 mars 2024 aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon (34, rue du Général Mouton-Duvernet – 69003 du mardi au vendredi de 8h30 à 17h).
  • À Beaujeu : jusqu’au 31 mars à la Maison du terroir Beaujolais (du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, le dimanche de 10h à 12h30 et de 15h à 18h).
  • À Condrieu : du 5 mars au 29 avril à la médiathèque l’@ncre.
  • À Saint-Symphorien-sur-Coise : jusqu’au 27 mars à la médiathèque Mot@Mot (Mar. 15h/18h30 ~ Mer. 9h30/12h et 3h30/17h30 ~ Jeu/ 12h/14h ~ Ven. 15h/18h30 ~ Sam. 9h30/12h).
  • À Tarare : jusqu’au 23 mars à la médiathèque Jean Besson (Mar. 15h/18h30 ~ Mer. 10h/12h et 14h/18h30 ~ Jeu. 15h/18h ~ Ven. 15h/18h ~ Sam. 9h30/12h30)
  • À Villefranche-sur-Saône : du 7 mars au 5 mai à la Maison des mémoires en Beaujolais.

Le site des archives départementales et métropolitaines

« (…) Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations (…).  Est-ce possible ? Oui, c’est possible et nous sommes tous appelés à nous engager pour que cela devienne réalité. Regardons l’icône du Bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37), sa capacité à ralentir son rythme et à se faire proche, la tendresse avec laquelle il soulage les blessures de son frère souffrant. Rappelons-nous cette vérité centrale de notre vie : nous sommes venus au monde parce que quelqu’un nous a accueillis, nous sommes faits pour l’amour, nous sommes appelés à la communion et à la fraternité. Cette dimension de notre être nous soutient particulièrement dans les moments de maladie et de fragilité(…). » 
Extrait du message du Pape François pour la 32ème journée mondiale du malade.

Claude (R. Badinter / T. Escaich)

Opéra disponible en dvd, mise en scène O. Py
Créé à l’Opéra de Lyon en 2013

Alors que l’on apprend le décès de l’ancien garde des sceaux, on pourra découvrir ou re-découvrir l’opéra dont il a écrit le livret, l’histoire d’après une nouvelle de Victor Hugo largement revue, de Claude, canut incarcéré à Clairvaux et guillotiné pour avoir tué le directeur de la prison.

France-musique dans l’émission Musicopolis d’Anne-Charlotte Rémond propose une présentation de l’œuvre en retraçant l’histoire de son élaboration et composition et en fait entendre plusieurs extraits.

Déjà sous la plume de Hugo, le fait divers devient un manifeste contre la peine de mort et un réquisitoire contre les injustices sociales et la défaite morale de l’incarcération. L’amitié entre Claude et un jeune détenu, Albin, blanc selon son prénom, selon vraisemblablement la morale mais non seulement la justice, offre avec l’injustice la ressort de l’intrigue. La prison est un lieu de violence, elle est aussi un lieu où la fraternité est telle qu’elle se touche, saisissante autant que saisissable.

R. Badinter a aussi défendu pendant son mandant de ministre la dépénalisation de l’homosexualité.


Les dernières livre d’Hugo, reprises au moins partiellement par l’opéra. Y a-t-il, encore aujourd’hui, à part dans un monastère, autant de Bibles, lues, que dans une prison ?

« Et maintenant dans le lot du pauvre, dans le plateau des misères, jetez
la certitude d’un avenir céleste, jetez l’aspiration au bonheur éternel, jetez
le paradis, contre-poids magnifique ! Vous rétablissez l’équilibre. La part
du pauvre est aussi riche que la part du riche.
C’est ce que savait Jésus, qui en savait plus long que Voltaire.
Donnez au peuple qui travaille et qui souffre, donnez au peuple, pour
qui ce monde-ci est mauvais, la croyance à un meilleur monde fait pour
lui.
Il sera tranquille, il sera patient. La patience est faite d’espérance.
Donc ensemencez les villages d’évangiles. Une bible par cabane. Que
chaque livre et chaque champ produisent à eux deux un travailleur moral.
La tête de l’homme du peuple, voilà la question. Cette tête est pleine
de germes utiles. Employez pour la faire mûrir et venir à bien ce qu’il y a
de plus lumineux et de mieux tempéré dans la vertu.
Tel a assassiné sur les grandes routes qui, mieux dirigé, eût été le plus
excellent serviteur de la cité.
Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la,
fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin
de la couper. — »

On peut trouver sur la toile plusieurs vidéos dont celle-ci.

« Éleveur de Lumière »

La lumière a brillé dans les ténèbres

Vincent Breed
Artiste verrier

Le service Arts, culture & foi du diocèse de Lyon
a demandé à Vincent Breed une création à l’occasion de l’Avent 2023,
de la fête de l’Immaculée Conception et du Temps de Noël.

Des vases fermés ou des bornes milliaires, gestation ou points d’étape, la vie, une route.
Sombres, d’un violet ténébreux puis, sans que l’on sache comment, miroir argenté qui reflète la rue, les passants.
Au sol des éclats de verre, comme un chaos, vitrine cassée ou bouteilles de soûlards, et pourtant, ce n’est pas une décharge.
Le monde ordinaire, le nôtre – notre reflet sur les bornes.

Deux questions en forme d’affirmation : « Je suis qui », « Je fais quoi ». Il faut relever la tête.

A peine visibles, des points de lumière venus d’ailleurs, pas de la rue.
Le monde – le nôtre, visité. C’est à peine visible. Il n’y a rien qui aveugle, dénonce, écrase. Les tessons même en sont transpercés et se muent en tapis royal.

Seulement mêlée au monde, une lumière brille dans les ténèbres.

Marcel Godard, Une musique aux nombreuses demeures.

Spectacle donné à la crypte de la basilique de Fourvière, les 6, 7 et 8 octobre 2023.

Un spectacle en hommage, par un de ceux, nombreux, qui ont aimé Marcel Godard. Il y a quelque chose de l’émotion à écouter un grand-père raconter ses années d’entrée dans la vie adulte. On aimerait partager l’affection et l’hommage, on n’a pas envie d’égratigner le respect qu’inspire un maître et un père, mais…

Faut-il faire de toute vie un récit à suspens et à résolution… heureuse. Et quelle résolution ! Marcel Godard n’aura pas abandonné sa vocation de prêtre pour la musique : il sera prêtre et musicien. La formule magique a pour nom Jean-Sébastien Bach, écouté, redécouvert à Leipzig en 1943. Godard a 23 ans.

Que le Cantor de Saint Thomas ait joué un rôle dans la vie de Marcel Godard, c’est un truisme. Il reçut bien d’autres influences, dès ses jeunes années, et rien n’en est dit. On peut comprendre que l’on ne puisse retracer toute la vie, mais ces années sont-elles les plus originales et fécondes de Marcel Godard ? L’appariement texte musique paraît guère pertinent, et pour cause, ce qui a mû Godard n’est pas un épisode de sa vie de séminariste, mais sa quête, comme disciple et musicien, que rien, dans le spectacle, ne montre.

Pourquoi les effets avec un micro, pourquoi les projections vidéo sur la voute au-dessus du chœur ? Comme si l’on se servait de la technique, parce que l’on sait faire, parce que c’est ainsi aujourd’hui, mais qu’on ne savait pas que dire avec.

Le texte est ponctué, accompagné par des extraits de compositions de Marcel Godard, en direct, interprétés par le chœur Rhapsodia, Ensemble vocal dirigé par Laurent Grégoire. Si Marcel Godard s’est exprimé par la musique, c’est d’abord elle qui dit son œuvre, sa prédication, et l’on regrette qu’un texte bavard, ennuyeux même, n’ait laissé plus de place à la musique.

Un spectacle sur Marcel Godard

Une musique aux nombreuses demeures

Le service Arts, culture & foi a été informé de ce qu’un spectacle sur Marcel Godard, prêtre du diocèse de Lyon, musicien, longtemps maître de chapelle de la cathédrale, compositeur et acteur du renouveau liturgique serait donné à la crypte de la Basilique de Fourvière du 6 au 8 octobre.

L’ensemble Rhapsodia, bien connu, dirigé par Laurent Grégoire, assurera en direct la partie musicale. C’est gage de qualité.

Discours de François aux artistes (23 06 2023)

La traduction est parue sur le site du Vatican.
On retrouve le texte ici.

« J’ai encore une chose à vous dire, qui me tient à cœur. Je voudrais vous demander de ne pas oublier les pauvres, qui sont les préférés du Christ, sous toutes les formes de pauvreté d’aujourd’hui. Même les pauvres ont besoin de l’art et de la beauté. Certains font l’expérience de formes extrêmement dures de privation de vie; c’est pourquoi ils en ont encore plus besoin. Habituellement, ils n’ont pas de voix pour se faire entendre. Vous pouvez devenir les interprètes de leur cri silencieux. »

A propos des œuvres d’art des pédocriminels

Lorsque les œuvres ne peuvent pas être décrochées aisément (vitraux, mosaïques, fresques, etc.), on pourrait opter pour une forme de détérioration, par exemple un voile noir peint sur l’œuvre. Il faut que l’on voie le mal fait dans l’Eglise. Il est hors de question de le dissimuler, de l’oublier, de tourner la page.

Ou bien, peintre par dessus, tout en laissant dépasser l’œuvre des criminels, la photo mémorielle de la statue de l’enfant qui pleure.

Une église balafrée c’est une manière de ne pas nier le mal des prédateurs et ceux qui les ont couverts. Une façon de ne pas mettre la poussière sous le tapis, comme si de rien n’était. C’est la béance, le gouffre du mal qui doit remplacer les joyeuses (!) couleurs de Rupnik ou Ribes.

On a fait ça dans l’Eglise. L’Eglise a fait ça. Les victimes ont subi cela. Elles sont aussi l’Eglise de sorte que l’on peut aller jusqu’à dire, l’Eglise a vécu, a subi cela.

On représente le crucifié. On représente le mal. Et c’est le corps du Christ qui a été violé parce que ce qu’ils ont fait à ces petits qui sont les siens, c’est à lui qu’ils l’ont fait.