CINE : Femmes du Caire

de Yousri Nasrallah

Egypte, 2h15, 2009.
Mostra de Venise 2009, sélection officielle. Prix du public au Festival des Trois continents 2009.

Sortie en France le 5 mai 2010.

avec Mona Zaki, Mahmoud Hemida, Hassan El Raddad, Rihab El Gamal, Nesrine Amin, Sawsan Badr.

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CINEMA : Ajami

de Scandar Copti et Yaron Shani

Israël, 1h58, 2009.
Festival de Cannes 2009, Quinzaine des réalisateurs. Meilleur film au Cinemed de Montpellier 2009.

Sortie en France le 7 avril 2010.

avec Shakir Kabaha, Ibrahim Frege, Fouad Habash.

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La 3D au cinéma : pourquoi faire ?

La 3D est une technique permettant de créer l’illusion du relief sur des écrans de cinéma, à  l’aide de lunettes spéciales. Grâce à  elle et au succès de plusieurs films d’animation sortis sur nos écrans ces derniers mois, de nombreux adolescents et jeunes adultes qui téléchargeaient illégalement des films pour les regarder sur leurs ordinateurs, avec ou sans copains, sont revenus dans les salles de cinéma, pour le plus grand bonheur de la profession (Merci Avatar !). Les industriels du cinéma se lancent donc avec enthousiasme dans cette nouvelle technique, comme on a pu le voir lors de la dernière édition à  Lyon de Cartoon Movie.

Cette manifestation rassemble toutes les composantes de l’animation européenne : réalisateurs, producteurs, partenaires financiers, institutions, distributeurs, créateurs de films d’animation et concepteurs de jeux vidéos. Pendant trois jours, 51 projets de films d’animation en cours de conception ou de production, ont été présentés en vue d’un partenariat financier. Cette année, plus de la moitié d’entre eux étaient en 3D.

Pourtant, au sein même de la profession, on s’interroge sur cet engouement. La création au risque de la rentabilité ou la technologie industrielle pour ouvrir le champ des innovations artistiques ? La 3D a montré ses limites actuelles. Une esthétique froide, des scénarios classiques, des effets tape à  l’oeil (dans le vrai sens du terme), des lunettes inconfortables, un sentiment de vide à  l’écran, c’est ça le cinéma de demain ?

Le réalisateur et producteur belge Ben Stassen, en présentant les premières images de son nouveau film (en 3D), Les Aventures de Samy, a rappelé quelques évidences. Il y a eu des précédentes tentatives de 3D au cinéma, dans les années 50 puis dans les années 70. Si l’effet de mode est vite retombé, c’est peut être parce que le cinéma n’a pas su utiliser ces inventions technologiques, trouver une écriture propre pour les accompagner. Comme aujourd’hui où on peut se dire que la 3D n’est pas indispensable si le même film peut être vu en 2D, comme ce fut le cas pour Up ou pour Avatar. Pour Ben Stassen, la véritable révolution de la 3D ne viendra que si on trouve un nouveau langage cinématographique pour l’exploiter, cassant physiquement le cadre de l’écran (toujours en deux dimensions, forcément) pour inventer un nouvel écran, un nouveau mode de projection et de réalisation où l’immersion sera totale.

Parmi les projets présentés, on n’a rien vu de réellement innovant sur le plan de la mise en scène ou sur l’utilisation de ce nouvel outil technologique. Ce qui apparaît à  l’écran, c’est encore cette illusion du relief qui ne dépend que des lunettes et du bon vouloir du spectateur (ôtez les quelques instants pour éprouver toute la dimension factice de cette technique). De plus, cette illusion de la troisième dimension n’intervient pas pour faire avancer le scénario : elle reste un décor et non un moteur. Quand un dragon sort de l’écran et vient vers vous dans le feu du combat, il augmente l’intensité de l’action mais n’en change pas le cours.

Au titre des autres inconvénients de la 3D qui restent à  régler par les professionnels, et avant même de casser les écrans, il y a celui des lunettes. S’il est amusant d’aller voir deux ou trois films avec de lourdes et inconfortables lunettes qui donnent à  toute une salle un petit côté extraterrestre, le spectateur est-il prêt à  en faire une habitude ? Les salles font payer la location de ces lunettes, augmentant ainsi le prix de la séance de 25 à  50 pour cent pour une famille de 4 personnes ? Et il est difficile de faire porter plus d’une heure ces lunettes à  un enfant de moins de 6 ans ou à  une personne qui porte déjà  des lunettes de vue.

Interrogés sur leurs réponses face au défi de la 3D, les professionnels des jeux vidéo, présent à  cette manifestation, ne peuvent qu’approuver ces interrogations et mises en garde. Si les cartes graphiques capables de lire la 3D équipent déjà  de nombreux ordinateurs, pour eux cependant l’enjeu est tout à  fait ailleurs, dans des concepts comme celui de la Wii où le joueur est non seulement déjà  dans une quatrième dimension, en dehors de l’écran, mais aussi acteur de son propre parcours !

On attend donc avec impatience cette nouvelle école de réalisateurs qui inventera une autre façon de faire du cinéma, en y ajoutant une troisième dimension. Des réalisateurs capables de trouver l’écriture d’un nouveau cinéma, si on veut que cet engouement pour la 3D ne retombe pas comme un soufflé dont le chef ne maîtrise pas toutes les subtilités techniques.

Cartoon Movie 2010

Depuis 10 ans, plus de 140 films présentés à  Cartoon Media ont pu trouver un financement et placer l’Europe, dans le domaine des films d’animation, comme un concurrent sérieux entre le Japon et les Etats-Unis. Pour cette nouvelle édition, qui s’est tenue début mars à  Lyon, la France reste en tête avec 18 projets présentés sur 51, loin devant l’Espagne (6) ou la Finlande et l’Allemagne (4 projets).

Parmi les nouveautés, on retiendra surtout le nouveau film d’Ari Folman (Valse avec Bashir) qui questionnera justement l’avenir du cinéma, en « avatardissant » l’actrice Robin Wright Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville) a montré les 15 premières minutes de L’Illusionniste qui sortira en salle cet été. Enfin, le réalisateur Patrice Leconte se lance dans un film d’animation, une comédie musicale tirée du roman de Jean Theulé, Le Magasin des suicides. Les premières images sont enthousiasmantes !

Magali Van Reeth

Signis